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Catégorie(s) : Autographes


GUILLOUX (Louis). A la N.R.F., descendant l’escalier... Manuscrit autographe.

5 p., 22,5 × 19,5, sur papier quadrillé à l’encre noire. Quelques savoureuses pages de 1935 extraites des Carnets concernant Gide, Le Sang noir et Georges Palante. Malraux apparait. Les pages suivantes décrivent une réception chez les Blumenthal et une hilarante scène dans le bureau de Roland Dorgelès, à la recherche de ses papiers de vote pour le Goncourt, voulant prouver à Guilloux qu’il a bien donné sa voix pour Le Sang Noir… Ces dernières sont inédites. Guilloux tint des Carnets à partir de 1921. Différent d’un Journal avec ce qu’un tel projet implique de complaisance narcissique, on parlerait plutôt à leur sujet du « livre de bord » d’une traversée du siècle. Il en publia de son vivant un choix en 1978 à la N.R.F. Les passages suivants se trouvent aux pp. 123-124. “À la N.R.F., descendant l’escalier, je croise Gide, qui me prend par le bras, m’entraine, et me dit : « Alors, Cripure, c’est Palante ? Je vous en prie rassurez-moi. Le mal qu’on peut faire sans le savoir ! » Je le « rassure » de mon mieux. Là-dessus il me parle du Sang Noir avec de grands éloges et me tend une lettre qu’il allait m’envoyer. « J ’en avais fait une autre bien plus longue, mais je n’ai pas osé la mettre à la poste. » Je raconte à Malraux l’émoi de Gide, au sujet de Cripure. Malraux me répond que ce n’est surement pas si grave, et il hausse les épaules, non sans une certaine impatience envers Gide. [Ceci n’est clair que si l’on se souvient que les Caves du Vatican portent en épigraphe une phrase de Palante tirée d’une de ses chroniques du Mercure* (…) Palante, me citant le fait, ne cachait pas son dépit, ou plutôt il le cachait très mal sous les apparences de l’ironie. En réalité, il avait très vivement senti l’intention malicieuse de Gide. « Il a fait ça pour se foutre de ma fiole ». (…)] *”Pour ma part, mon choix est fait. J ’ai opté pour l’athéisme social. Cet athéisme, je l’ai exprimé depuis une quinzaine d’années, dans une série d’ouvrages”. Georges Palante Chronique philosophique du Mercure de France (décembre 1912).


750 €





































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