Résultat(s) de la recherche : Autographes (215)
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GIDE (André). Préface à quelques écrits récents de Thomas Mann. BON A TIRER après corrections signé. 3 placards d'épreuves soigneusement montés en triptyque sur papier jaune (13 × 27). Corrections et ajouts autographes et indications pour la taille des caractères du titre. Annotations au crayon rouge de l'imprimeur. “Thomas Mann est un des rares aujourd'hui que nous pouvons admirer sans réticences. Il n'y a pas de défaillances dans son œuvre, et il n'y en a pas dans sa vie. Sa riposte à un absurde camouflet du hitlérisme est digne de l'auteur des Buddenbrock, de la Montagne magique et de la trilogie Joseph. L'importance de l'œuvre donne au geste son importance et sa puissante signification…Ce texte est la préface à Avertissement à l'Europe publié chez Gallimard en 1937”.
500 €
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GILBERT-LECOMTE (Roger). WOLS. Portrait photographique de Gilbert-Lecomte. Portrait photographique de Gilbert-Lecomte. Vers 1942. Format 8,3 x 5,4 cm. Tirage argentique d’époque, tampon rouge « Wols » au dos et légende de sa main à l’encre. Beau document montrant R. G.-L. de demi profil, une écharpe autour du cou.
1300 €
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GILSON (Paul). C.A.S. à Jean-Claude Ibert. A l'intérieur d'une jolie carte de vœux reproduisant une image d'Epinal (Le grand diable d'argent). “Merci d'avoir fait de moi, grâce à vos poèmes, un moissonneur de l'orage… Meilleurs vœux au poète qui ne peut être qu'une " personne déplacée”…
40 €
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GRACQ (Julien). Minutes autographes de lettres. 7 pages in-8 d'une minuscule écriture, encre noire ou bleue, s.d. (2003-2004).Brouillons de lettres en réponse à divers solliciteurs, visiteurs, admirateurs, etc. À des envois de livres, le plus souvent accompagnés des voeux pour la nouvelle année. En tout 16 correspondants, dont Patrick Modiano et Christian Hubin (pour son recueil Laps), à l'auteur d'un album consacré à la Loire, à un autre sur la Bible, à l'introducteur du nouveau numéro de L'Année Jules Verne, à l'auteur d'un article sur Un Beau ténébreux, etc. Les sujets abordés sont des plus divers ; du Rêve (réponse embarrassée à une admiratrice), la question des voyages et même jusqu'au chocolat celtique... Et des tournures toujours autant aimables que bienvenues. On constate une notable économie de papier (jusqu'à cinq correspondants différents par page). L'ensemble peut paraître assez disparate mais il y a une très nette unité de ton. Gracq sollicité pour une intervention au niveau régional pour la poursuite des représentations d'une mise en scène du Roi Pêcheur : “...crée autrefois, en 1949 aux frais de l'État, qui avait décidé de monter chaque année une pièce inédite, choisie par un jury nommé par lui (Dullin, Baty, Renoir, Camus, etc.) La pièce a été très mal reçue et on m'a aigrement reproché d'avoir aidé à dilapider les deniers de l'État. Je n'ai pas, depuis, fait la moindre démarche pour faire jouer ma pièce, ni sollicité une aide de qui que ce soit pour la monter de nouveau. Je m'en tiens là. Le R.P. Est pour moi un texte de moi comme les autres, romans ou essais, il est dans les librairies, à disposition du public...” Et sur souvenirs de la bataille de Dunkerque : “J'ai une dizaine de jours en effet fait campagne en mai-juin 1940 autour de Dunkerque, avec le 137e d'infanterie, où j'étais lieutenant au 2ème bataillon avant d'être fait prisonnier. Il m'est arrivé d'y faire allusion, ça et là, occasionellement, dans mes livres; mais je pense pas y revenir davantage. L'autobiographie n'est pas mon penchant, et, comme j'ai eu 8 ans à la fin de la guerre de 1914-18, je me suis trop ennuyé dans mon enfance à écouter les récits d'anciens combattants que je ne suis guère tenté d'y ajouter...”
1500 €
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GRACQ (Julien). L.A.S. à l'éditrice de Monnerot, "Chère Madame". 1 pleine page in-8 très dense. 29 juillet 2004.Au sujet de la réédition de la Sociologie du Communisme de Jules Monnerot aux éditions du Trident."C'est une heureuse nouvelle, et c'est une nouvelle forte, dans un temps où les vrais livres d'idées n'abondent pas. Cette lecture a jadis marqué pour moi l'année 1949 d'une pierre blanche. Je ne suis ni sociologue ni philosophe, mais l'histoire m'est restée proche, toujours, et le livre a libéré pour moi, au moment où débutait la "guerre froide" le sentiment revigorant d'un courant d'air rétabli; de fenêtres percées et grandes ouvertes sur une bulle énorme, et jusque-là étanche, qui s'était formée autour de la philosophie de l'histoire, et qui n'admettait plus que de l'air conditionné.L'Union Soviétique et son entreprise grandiose se sont effondrées, et le livre prophètique est devenu historique. A-t'il beaucoup agi à l'époque, directement? On peut en douter, car il s'est fait autour de lui - et on a fait - beaucoup de silence. Mais comme le disait en 1949 à Jules Monnerot, dans sa lettre de remerciements, un lecteur illustre, un tel livre était par lui-même un acte. Tocqueville n'a jamais milité (et a mon avis il a bien fait) mais les livres font souvent, quand ils durent et s'imposent, office de délégation de pouvoirs : nos idées sur la révolution de 1789 et sur la démocratie - et ce qui s'ensuit - en sont encore par lui modifiées".Il revient sur le Monneret penseur et "guerrier" qui prit une part active à la politique et que l'on ne pouvait suivre dans tous ses choix, "il m'a d'ailleurs toujours paru que les voies de la polémique n'étaient pas celles qui lui réussissaient le mieux..." "Mais les grands livres finissent avec le temps par s'établir au-dessus de la mêlée (...) à celui-ci se rattache toujours le souvenir d'une amitié formée dans la jeunesse, que les aléas d'un temps cahoté n'ont jamais pu atteindre".
850 €
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GREGH (Fernand). A l'Arbre de la vie. Poème autographe signé de 28 vers avec corrections et ajouts (notamment pour le titre). 2 pages in-4 à l'encre.
80 €
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GUERIN (Raymond). L.A.S. [à Henri Membré]. 1 page in-4, 18 octobre 1945. Lettre de recommandation.“...je prends la liberté de vous adresser Jacques Renaud, poète de dix neuf ans, amateur de langage automatique et quelque peu philosophe. Il vous demandera peut-être de lire sa première et sa deuxième veine de poèmes. Il est d’autre part très curieux de vous connaître. Il m’a paru, tant par ses propos que par ce qu’il a écrit jusqu’ici, qu’il n’était nullement négligeable et je suis persuadé que vous ferez, pour lui faciliter son entrée dans les Lettres tout ce qui peut mériter d’être fait, selon vous...”
100 €
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GUERIN (Raymond). L.A.S. [à Henri Membré?]. 2 page in-8, 4 mars 1953. “...j’ai lu avec le plus grand intérêt vos deux nouvelles. Elles me paraissent excellentes, et par le ton, et par le style. Vous savez conter, vous savez “ramasser” et soutenir la montée dramatique.Je pense que vous pourriez, en effet, tirer un court récit de celle du crime. Un seul danger: qu’en l’étirant vous lui enleviez de sa force. Il faudrait donc trouver le moyen de le développer sans l’appauvrir.Le personnage du docteur est passionnant. Pourquoi ne pas le fouiller davantage ? Tel qu’il est déjà, il évoque, par l’ambiguité mystérieuse de son aspect et de ses réflexions, un héros dostoïevskien.D’autre part, ne pourriez-vous utiliser l’autre nouvelle ? Votre résistant aurait pu “avant”, être prisonnier et s’évader. L’évasion que vous contez est manquée. Mais il se peut qu’une seconde tentative réussisse. Voilà donc votre homme à Paris. C’est là qu’il entre dans la résistance. Tout cela peut-être exprimé dans le récit par un retour en arrière. Etc.De toute façon, je crois que votre projet est viable. J’aimerais que vous le meniez à bien et il va de soi que je suis à votre entière disposition pour vous aider dans ce travail”. Il s’excuse de n’avoir pas répondu plus tôt, plongé qu’il est dans ses corrections d’épreuves... “Merci encore pour les coupures “Sartre” que je vous rends...”
250 €
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GUILLEVIC (Eugène). Fabliette. Poème autographe signé. + C.A.S. à Georges Méligne. 1 page in-8 + carte bristol format ..x (3 décembre 1981, env. cons. Fabliettes ont été publiées illustrées par Laurie Jordan dans la collection Folio benjamin en 1981.“Voici une Fabliette inédite...”“Il y avait un éléphantQui n’avait jamais vu d’enfant,,Quand il en vit un qui courait,Il crut que sa trompe fuyait.”
80 €
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GUILLOUX (Louis). A la N.R.F., descendant l’escalier... Manuscrit autographe. 5 p., 22,5 × 19,5, sur papier quadrillé à l’encre noire. Quelques savoureuses pages de 1935 extraites des Carnets concernant Gide, Le Sang noir et Georges Palante. Malraux apparait. Les pages suivantes décrivent une réception chez les Blumenthal et une hilarante scène dans le bureau de Roland Dorgelès, à la recherche de ses papiers de vote pour le Goncourt, voulant prouver à Guilloux qu’il a bien donné sa voix pour Le Sang Noir… Ces dernières sont inédites. Guilloux tint des Carnets à partir de 1921. Différent d’un Journal avec ce qu’un tel projet implique de complaisance narcissique, on parlerait plutôt à leur sujet du « livre de bord » d’une traversée du siècle. Il en publia de son vivant un choix en 1978 à la N.R.F. Les passages suivants se trouvent aux pp. 123-124. “À la N.R.F., descendant l’escalier, je croise Gide, qui me prend par le bras, m’entraine, et me dit : « Alors, Cripure, c’est Palante ? Je vous en prie rassurez-moi. Le mal qu’on peut faire sans le savoir ! » Je le « rassure » de mon mieux. Là-dessus il me parle du Sang Noir avec de grands éloges et me tend une lettre qu’il allait m’envoyer. « J ’en avais fait une autre bien plus longue, mais je n’ai pas osé la mettre à la poste. » Je raconte à Malraux l’émoi de Gide, au sujet de Cripure. Malraux me répond que ce n’est surement pas si grave, et il hausse les épaules, non sans une certaine impatience envers Gide. [Ceci n’est clair que si l’on se souvient que les Caves du Vatican portent en épigraphe une phrase de Palante tirée d’une de ses chroniques du Mercure* (…) Palante, me citant le fait, ne cachait pas son dépit, ou plutôt il le cachait très mal sous les apparences de l’ironie. En réalité, il avait très vivement senti l’intention malicieuse de Gide. « Il a fait ça pour se foutre de ma fiole ». (…)] *”Pour ma part, mon choix est fait. J ’ai opté pour l’athéisme social. Cet athéisme, je l’ai exprimé depuis une quinzaine d’années, dans une série d’ouvrages”. Georges Palante Chronique philosophique du Mercure de France (décembre 1912).
750 €
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HAVET (Mireille, de Soyecourt). Conte. Manuscrit autographe. à Marcelle Garros. 22 p. in-4 (la dernière effrangée en bordure sans atteinte au texte). St-Raphaël en Provence, commencé le mardi 7 septembre, terminé le mercredi 8 septembre (circa 1921). Nombreuses ratures et corrections. Les manuscrits de Mireille Havet sont d’une grande rareté, malgré l’ampleur de son œuvre découverte récemment (son Journal en cours de publication aux éditions Claire Paulhan comporte déjà cinq volumes), la plupart de ses papiers ayant disparu. Une partie seulement fut redécouverte au milieu des années 1990 dans les archives de Ludmila Savitzky, légataire de Mireille Havet, et déposée dans une collection publique. Conte très probablement inédit dédié à son amie Marcelle Garros, veuve de l’aviateur Roland Garros mort en 1918. C’est Jean Cocteau qui lui présentera Mireille Havet ; Marcelle Garros deviendra un temps son amante et l’initiera à l’opium, tout en la soutenant et l’encourageant dans sa création littéraire. Récit envoûtant et plein de sensualité, il évoque les soirées dans une fumerie d’opium avec tout son cérémonial et ses accessoires, entremêlé à une histoire d’amour saphique ressassée sans fin… (…) Vos amis aimaient votre maison, votre vie, votre beauté régulière qui dédaignait le luxe de la ville couchée dans la lumière et d’où vous êtes venue légère pour quelques saisons (…). Pour cette demeure silencieuse ou vous avez réussi l’atmosphère de conte, un songe aux yeux ouverts entre l’esprit et le corps docile d’une amie (…). Le récit se termine ainsi : Madame terminons ce mensonge je ne connais pas votre maison j ’ignore même si comme le dit la légende vous y habitez seule ou avec une amie vous savez mieux que moi que je n’y entrerai jamais et qu’il n’y a pas de terrasse. Tout ceci est une histoire. J ’ai rêvé devant une façade close aux livres que j ’aime… Et au verso de cette dernière page, cet envoi : Pour toi Marcelle, que j ’ai écrit cette histoire [que] tu m’as toi-même répétée, pour te distraire. Cette maison, nous l’avons vue hier en nous promenant. Tu m’as raconté ce qu’on disait autrefois sur la propriétaire mais tu sais bien que j ’ignore comme toi jusqu’au nom de cette femme.
5800 €
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HAVET (Mireille, de Soyecourt). Arlequin. Image de Printemps. Récit d’Adieux. Dialogue. Narcisse (épopée). 5 poèmes tapuscrits. 1919-1921. 44 feuillets, format in-4. Sans date (1919-1921).Ensemble de 5 longs poèmes de la jeune Mireille Havet (1898-1932) en grande partie inédits. Promise à tous les succès dans les lettres, et soutenue par ses amis Colette, Cocteau, Paul Fort, Natalie Clifford-Barney, et l’entourage des salons mondains, ainsi que celui des premiers surréalistes, Mireille Havet avait été accueillie dans Les Soirées de Paris et qualifiée de manière élogieuse par Apollinaire comme « sa petite poyetesse ». Cette suite de poèmes est tapuscrite, avec quelques rares corrections de coquilles, dans un texte suivant une composition soignée. — Arlequin. S. d. (mai). 8 feuillets avec d’importantes variantes sur le texte qui sera publié dans les Écrits nouveaux de juin 1922. Il s’agit du poème le plus connu de Mireille Havet, inspiré de la trame de son roman autobiographique, Carnaval. — Image de Printemps. S. d. 4 ff. — Récit d’Adieux. S. d. 6 ff. — Dialogue. S. d. (mai). 7 ff. — Narcisse (épopée). 1919-1921. 19 ff.
1500 €
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HELLENS (Franz). 4 L.A.S., 3 L.S. et une C.A.S. à Pierre André-May. Bruxelles, 15 février 1922 - 26 mars 1923, 7 pages in-4. Deux lettres sont à en-tête des Signaux de France et de Belgique et sur papier jaune d'or, deux des Écrits du Nord et deux du Disque Vert + la carte. Correspondance concernant les contributions de Hellens à Intentions (ou de André-May et ses collaborateurs au Disque Vert par exemple), réponses à des enquètes (Le Symbolisme à t'il dit son dernier mot?) et des échanges d'espaces publicitaires. "J'ai reçu et lu avec plaisir le premier numéro d'Intentions. Tout m'y a semblé du meilleur métal et je vous félicite". Au sujet du numéro du Disque Vert consacré à Charlot il demande si quelques collaborateurs d'Intentions voudraient envoyer des pages sur le sujet. "Ponge me l'a déjà promis. Chalupt, Hoppenot! Vous?..."
250 €
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HERBART (Pierre). L.A.S. à Jacques BRENNER. 2 p. in-4, 4 août 1970."Les “plans” sont un peu changés. Voici. Studio à votre disposition le 11 septembre, de 9h. du matin à 13h. Le réalisateur Guimard (?) sera là, bien entenduà s’occuper des gens pour lectures. Quant à nous deux...” Il passe le mois d’août chez François Michel. “Rentrerai Paris exprès pour préparer avec vous notre émission, vers le 5 septembre. Dites moi si tout cela marche. Mais il serait dangereux de faire remettre l’émission...”
100 €
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HERBART (Pierre). L.A.S. à Jacques BRENNER. 2 p. in-8, 30 septembre 1970."Peau d'Ange, publié par vos soins dans "Les Cahiers des Saisons", je suppose (car je n'ai jamais su que cela avait paru : il est vrai que nous étions un peu brouillés à l'époque, sans doute par ma faute - et je me réjouis que cette absurde fâcherie soit effacée, n'est-ce pas ?) m'est arrivé hier. Je voulais savoir comment vous vous en étiez tiré avec la fin. Fort bien ma foi. Comme j'étais en train de corriger les épreuves des Histoires imaginaires, j'en ai pris de la graine, adopté votre formule, c'est-à-dire supprimé la dernière phrase (Il faut maintenant parler des robes.) supprimé aussi votre ligne de points de suspension. Donc, la fin est : Si seulement tu étais jaloux de tout le monde, dit-elle. [sans mention du genre : "le texte est resté inachevé"] - ce qui me convient parfaitement. Je n'aime pas les choses parachevées". Il a renvoyé les épreuves et demande le texte de la "prière d'insérer" "que vous avez si gentiment et si bien rédigée...""Peau d'Ange" est la dernière des Histoires confidentielles (Grasset, 1970).
250 €
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HERBART (Pierre). L.A.S. à Jacques BRENNER. 1 p. in-8, Paris, 14 mai 1959, env. cons.Il part sans délai pour Cabris... “Verrai là-bas si j’ai quelque chose à vous donner pour un n° futur [des Cahiers des Saisons]. En attendant voici le poème de M. Sager dont je vous ai parlé...”
80 €
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HERBART (Pierre). L.A.S. à Jacques BRENNER. 2 p. in-4, Cabris, 29 novembre 1963.“Voici le texte dont je vous avais parlé. Je n’ai pu me résoudre à remplacer par Cocteau l’initiale (page 1 et 3) que j’avais mise. Toutefois, si, après lecture, vous jugez qu’on peut le faire, je vous autorise à y aller. (...) Ne pouvez-vous m’envoyer dès maintenant de l’argent pour ce Castor ? Je suis toujours dans une horrible misère. A part cela, tout va bien - et j’aurais des histoires bien étranges à vous raconter”. Il lui demander de renvoyer la page manuscrite de “Peau d’Ange”... et “le manuscrit de Castor, avec une copie dactylographiée...” Joint la minute de réponse de Brenner (1 p. in-8 écriture très serrée). Les deux nouvelles ont paru dans Les Cahiers des Saisons puis, dans Histoires confidentielles chez Grasset en 1970. Très bons documents.
250 €
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HUGNET (Georges). La Belle en dormant. MANUSCRIT AUTOGRAPHE COMPLET. 23 pages 20 x 14,8 cm à l’encre bleu et sépia, couverture de suédine noire rempliée, sous chemise et étui de l’Atelier Devauchelle. Manuscrit autographe complet aux encres de couleurs du plus important recueil poétique de l’auteur, il est signé et daté 1930. Il est dédié à la poétesse Marcelle Ferry qui fut un temps la compagne de l’auteur. Il sera publié en volume en 1933 aux éditions des Cahiers Libres.Le manuscrit a été offert à Paul ELUARD, il comporte une très belle dédicace à l’encre noire page de titre : “à toi, mon cher Paul,plus que volontiers,avec joie, de tout coeur,à toi, dont l’amitié et les poèmes,me sont précieux et plus encore”.
2800 €
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HUYSMANS (Joris Karl). L.A.S. à Jean LORRAIN. 4 pages in-12 (11,8 x 13,5 cm), Paris, 12 février 1895, à en-tête du Ministère de l'Intérieur.Belle et longue lettre inédite concernant le volume de Lorrain Sensations et souvenirs (dont les Contes d'un buveur d'éther sont l'une des six parties), la publication imminente d'En Route, etc." Dans le dégoût de remâcher une filasse pieuse, sur épreuves et dans l'ennui d'une santé vacillante, votre livre m'a sorti et, varié comme il est, il est de lecture charmante, le soir, dans les coins du feu.Je ne dirai pas cependant que les Contes d'un buveur d'éther sont apaisants et faits pour lénifier les nerfs. Vous m'avez redonné le frisson du mauvais gîte - et votre Serge est d'autant plus inquiétant qu'on se sent en soi-même, un tas de diversions détraquées, pareilles. Ah ! vous avez su rendre l'horreur des ténèbres et des trains de larves. Mais cette partie hallucinante, franchie, les véridiques et les jolies idées sur les contes d'enfants, la délicieuse peinture des têtes dans les omnibus ! et tout ce coté, bizarre et somptueux, de féeries enlevé en de miroitantes phrases. Puis tout votre Bâle où l'on est, votre Deutz, toute une série de sensations aiguës - tout cela, c'est une joie un tremplin d'art, vous enlevant au plat ennui des journées inutiles, chez les éditeurs et dans les bureaux.Quand je songe que presque tous ces petits poèmes ont été faits par un homme malade, j'avoue que cela me déconcerte ! (…) Savez-vous qu'en une autre direction vous eussiez fait un bon mystique car c'est là une condition les plus difficiles à acquérir, que ce dédoublement possible, ce matage du corps par la volonté. Arriver à ne pas s'évaguer, quand on le veut, mais c'est la force des Stes Thérèse, cela !Puis c'est toujours la même réflexion qui me vient, une fois le livre clos. Tous les recueils d'articles qui plurent, égrenés, au jour le jour des feuilles, ne valent pas tripette, une fois allongé, à la suite, sur les pages du livre. Et vous, toujours, cela tient et gagne, en volume. C'est très curieux et indéfinissable, au juste. Si je prends le Schwobb (sic), par exemple, qui a l'air d'écrire et fait, en somme, des articles pas mal - et que je lise cela en volumes, va te faire fiche ! Tout le toc et le zinc de ce faux art m'apparaît - et je suis pris de colère contre cette singerie de choses propres. Je me rends compte que la lecture séparée de ses articles me dupa. Décidément, j'en arrive à croire que c'est le volume qui sert d'étalon, pour reconnaître ce qui est de l'art véritable, de ce qui n'en est pas (…)A part cela, rien. Je sors enfin de mon livre, dégoûté, moi-même d'avoir peiné sur un ingrat sujet qui ne comporte aucune variante, aucun synonyme. Je commence à me rendre compte que si l'on a pas fait d'art catholique moderne, c'est qu'on n'en pouvait pas faire. C'est, en effet, immuable et gris la langue du 17e siècle, suffisant à cela. Dès qu'on en sort, on mijote de douces hérésies, toute épithète se muant en une chausse-trappe. Je vous enverrai ce bloc, aussitôt paru " (…)Sa santé est mauvaise, il a été pris, en sus de l'estomac, " de troubles nerveux qui m'obligent, 3 fois par semaine, à soumettre ma carcasse à des douches électriques. Tout cela m'exaspère, car je n'ai pas le temps de me soigner ! Ce sont des pertes de temps imbéciles ! Puis est-il bien sûr que tout cela serve !! Heureusement, que ces petites scènes de famille se passent chez un médecin intéressant, le Dr Baraduc, un ami de Bois, médecin magique - ce qui change un peu, au moins ! " (…)
1800 €
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ILLèS (Gyula). Lettre autographe signée à Paul Eluard. 2 pages recto, 20,8 x 17 cm, Budapest, 22 juin 1939, env. cons. Emouvante lettre du grand poète hongrois. Il remercie Eluard de lui avoir envoyé son dernier livre mais regrette de ne pas connaitre suffisamment le français “... pour pouvoir exprimer ce que je pense de votre activité et ce que je sent (sic) en lisant vos poésies que je connais toutes depuis Le Devoir et l’Inquiétude jusqu’au Cours naturel et dont j’ai traduit quelques unes en hongrois”. Il a passé quelques semaine en France “j’avais l’intention d’aller vous voir, mais ayant pensé à ce que je parle encore pis le français que je ne l’écris, j’ai renoncé à ce projet. Si l’occasion encre se présente, permettez-moi de vous rendre visite pour vous serrer simplement la main...”
450 €
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JOUVE (Pierre Jean). Mort d’un cygne. TAPUSCRIT complet. 14 feuillets de papier d’Arches dactylographiés, (32,5 x 24 cm) sans corrections, chacun folioté au crayon de sa main, sous chemise papier. Le poème a été publiée dans le recueil Mélodrame au Mercure de France en 1957. Cette copie tapuscrite sans correction a été établi avec soin et méticulosité par Pierre-Jean Jouve pour une publication dans la revue de Guy Lévis Mano Le temps de la poésie n°1, juillet 1948. Un feuillet supplémentaire joint donne des indications précises pour la composition.
300 €
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JOUVE (Pierre Jean). Gravitation. POEME DACTYLOGRAPHIE avec corrections autographes et 2 lettres signées. 6 pages (4 in-4 : le tapuscrit et 2 in-8 : les lettres). Paris, 26 et 27 octobre 1948. Beaux documents, qui témoignent de la méticulosité de Jouve. Les lettres sont adressées au directeur des Nouvelles Littéraires pour la publication du poème Gravitation. “Comme suite à la demande que m’a faite de votre part notre ami commun Sherban Sidéry, je vous remets le texte Gravitation... Je vous recommande la correction de l’épreuve”.Et le lendemain...“en communiquant ce matin la nouvelle de votre publication à mon éditeur, j’ai compris qu’il serait satisfait si vous pouviez INDIQUER au bas du texte, et après ma signature, du coté gauche : Ce poème est extrait de GéNIE à paraître aux éditions G.L.M.” Le poème est soigneusement dactylographié sur un beau papier Auvergne, un petit papillon contrecollé en haut à gauche donne des indications à observer le long du texte, à l’encre rouge et au crayon à papier. Les pages sont foliotées à l’encre bleue.
300 €
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KLAPHECK (Konrad). La Machine et moi - Pourquoi je peins. P., L'Echoppe, 1997, in-12, br., couv. rempl., 60 p. Edition originale collective. 1/970 ex. sur bouffant. Envoi a.s. de l’auteur à José Pierre “le compagne (sic!) des années héroïques et traducteur fidèle...” et une carte autographe signé de Klapheck à José et Nicole Pierre datée 9 nov 1997. Il serait heureux d’avoir leur opinion sur son exposition à la Galerie Lelong et souhaite dessiner leurs portraits “C’est mon nouveau violon d’Ingres (depuis 4 ans) et sans vous ma collection serait incomplète”. Klapheck a traduit La Machine et moi avec l’assistance de José Pierre.
150 €
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Kramer (Stanley). L.S. à Paul Giannoli. 1 p. in-4, à son en-tête. Pas de date. Sur la première mondiale de son film «Judgment at Nuremberg» pour lequel il sera nommé aux Oscars. «In the meantime, I have been thinking it might be useful if I try to tell you why I decided to make this motion picture now; and the reason for holding the premiere in West Berlin at this particularly critical moment in the relations between the West and East [...]»
50 €
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L'ANSELME (Jean). L’Anselme A Tous Vents. En introduction Popo & Siesie mise en boite de 35 pensements d’urgence sur l’Art d’écrire. Limoges, Rougerie, 1984, in-8, br., couv. rempl., 159 p. Edition originale. Ex. sur bouffant avec un bel envoi a.s. à andré Marissel. On joint : 1 LAS de Marissel à L’Anselme, sur papier pelure, datée 20 juin 1984. Il le remercie de la dédicace. 1 LAS de L’Anselme à Marissel, env. conservée datée 22 février 1996. Il le remercie pour ces “Hérésies” [Hérésies pour mémoire paru en 1994] “Il est vrai que dés ses origines, l’Eglise a considré l’humour comme le refuge du diable. C’est peut-être pour cela qu’il n’y a pas de saint-Hilare au calendrier ? C’est sûrement pour cela que tu t’en sers pour tenir tes propos sataniques”. 1 Las en retour de Marissel sur papier pelure, datée 23 fév. 1996.
80 €
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LA TOUR DU PIN (Patrice de). L.A.S. à Robert Carlier. 1 p. in-8, “mardi”, s.d. (1967). Concerne l’édition du volume en Collection Poésie/Gallimard. (...) “Vous avez donc du recevoir la nouvelle préface de M. Champagne: à mon avis elle a bien tenue compte de vos observations concernant le style et l’architecture, et il est bien resté fidèle à son interprètation en profondeur et assez extra-littéraire. Je ne saurais l’en blâmer, vous le savez, puisque ses vues sont le produit de longs entretiens avec moi. J’ai montré le texte à plusieurs personnes non prévenues, et en toute franchise, elles m’ont répondu qu’il était très intéressant, que celà les changeait des préfaces purement formelles, etc. Donc, je suis tout à fait d’accord cette fois pour l’accepter, et j’espère que vous serez du même avis que moi...”
100 €
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LACRETELLE (Jacques de). L.A.S. à Pierre André-May. 1 page (26,5 x 21 cm), 11bis rue Vézelay." Je suis très touché par la pensée que vous avez eu. Mais à mon grand regret, je n’ai rien en ce moment, que je puisse vous envoyer pour “Intentions”. Je lirai avec plaisir votre revue (...) et j’espère pouvoir en dire quelques mots dans une petite chronique sur “les jeunes” que j’écris parfois dans la Revue de la Semaine”.
50 €
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LAFORGUE (Jules). L.A.S. à Théodore Lindenlaub. 4 pages in-8 (17,8 x 11), Berlin [vers 10-12 décembre 1883]. Il est question dans cette superbe lettre des frères Ysaÿe amis de T. Lindenlaud à Berlin, où il était journaliste, correspondant aux Débats. " Je suis parti de Paris deux jours après vous avoir tourmenté, parti Plutus sait comme ! Puis Bade - puis Coblentz - Ma fameuse dépêche n'a pas l'air de se presser ! - Arrivé à Berlin le 1 décembre - Je suis toute la journée chez Théo. Nous n'en sommes pas encore au pain de seigle - (ma parole) - Reçu votre carte, félicitations pour le trombone. Pas de nouvelles d'Eugène. Théo est toujours dans son petit bouge avec son Böger. Il se lève à midi puis se décrasse, puis travaille. Il compose des machines pour m'épater mais ça ne prend pas ! Nous jouons aux dames ; je le gagne. Il a donné un concert Architectenhaus et joue bientôt à l'académie de Singer. Il n'a pas grandi depuis l'été dernier, mais son vilain cuir a pris des tons encore plus brun-touareg qu'avant. " Ils sont allés ensemble voir une exposition d'Impressionnistes " qui l'ont ahuri et charmé et pour laquelle je fais un article à traduire dans une revue ". " De la neige, de la boue, des drosky sales et vermineux. Des ciels gnian-gnian ; les Linden continuant à n'être de plus en plus que des Linden. Rubinstein passé par ici. Le soir, beurre et œufs durs et lecture des misères de Vallès… " Œuvres complètes, II, p. 848-849.
2500 €
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LAFORGUE (Jules). Lettre autographe signée à Félix Fénéon. 3 pages autographes à l’encre brune signées. Arlon, mardi [21 septembre 1886], format 22 x 13,8 cm, papier vergé. SUPERBE LETTRE. “Mon cher Fénéon, J’ai reçu vos tant honnêtes 22 f qui avaient été payés avec 4 grosses pièces de 5 f du roi Léopold. Merci et à votre service. Est-ce qu’on parle toujours de la “Crise” à Paris ? J’espère bien passer au travers. En attendant je vais être obligé d’emprunter le logement de Kahn [Gustave Kahn] pour ma première semaine, lui étant recueilli par l’armée. Je suis content que ma petite amie “Andromède” [Leah Lee] vous ai charmé. Elle est plus moderne que l’antique et je me félicite de lui avoir fait un sort. Le pianiste Ysaÿe [Théo Ysaÿe] a fait votre connaissance à la même occasion que moi chez Henry [Charles Henry}. Il vous envoie ses salutations et l’on se reverra sans doute à Paris où il rentre avec moi. C’est l’aîné qui se marie et va habiter à Bruxelles. Je suppose que vous ne connaissez pas Arlon. Nous demeurons hors de la ville, à deux pas de la frontière du Luxembourg. Nous rentrions la semaine dernière par des clairs de lune magnifiques, nous avons vu faucher à 1 heure du matin, sur fond de ciel vaguement étoilé. On voit ici, le dimanche, les pantalons rouges de Longwy qui ont passé la frontière. Je suis monté, pour la première fois dans ma triste existence, sur les petits chevaux de bois et j’ai fait des prouesses à un tir.A part cela, je fais des besognes concernant Berlin et je songe aux tuiles qui vont bien pouvoir tomber sur ma tête à Paris.Au revoir, mon cher Fénéon au masque connu, et poignée de main. Votre Jules Laforgue.Jules Laforgue Oeuvres complètes, L’Age d’Homme, 1995, p. 878-879.
3500 €
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LAMBRICHS (Georges). 8 lettres autographes signées et 1 lettre dactylographiée signée à André Rolland de Renéville. 10 pages format in-8 ou in-4, certaines à en-tête de la revue Monde Nouveau ou des éditions de Minuit, 14 sept [1954] - 18 [1961]. 4 env. conservées. Correspondance amicale et littéraire. "On m'encourage ici, à vous reparler du projet de livre sur les "Poètes maudits". Ne peut-on passer tout de suite à un accord pratique ? ". “...Je prépare maintenant le prochain sommaire de la Revue, c’est à dire qu’il me faudrait recevoir votre texte dans les permiers jours d’avril (par exemple un fragment du Rimbaud)”." Me donnerez-vous quelques pages sur Lecomte. Je serais bien content. Minet a retrouvé deux autres poèmes qu'on pourra joindre à ce petit hommage ". " … votre lettre m'a beaucoup amusé, je ne sais comment réparer les erreurs, à votre titre. J'ai dû me rendre aux exigences de l'imprimeur, j'aurai mieux fait d'écouter les vôtres. J'espère toutefois que cela ne vous éloignera pas de "notre" revue ". " Quand pouvons nous dîner ensemble, un soir de la semaine prochaine ? Je vous envoie à tout hasard le Rimbaud de P. Arnoult, qu'en pensez-vous ? Accepteriez-vous de faire une petite étude sur Gilbert-Lecomte à propos de la sortie de Testament ? ". " Merci pour vos voeux. Mais vous ne me parlez pas de l'essai destiné à Figures. C'était un projet excitant. J'espère que vous ne l'avez pas abandonné ". " Nous sommes consternés. Tout cela est intolérable et parfois comme au-dessus de nos forces. Je voudrais beaucoup vous voir à votre retour. Je vous serre longuement les mains "...
450 €
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LANNES (Roger). 4 lettres signées et 1 lettre autographe signée à André Rolland de Renéville. 6 pages, certaines à en-tête de J.B. Janin éditeur, Paris, 28 nov 1945 - 13 novembre 1949, une env. cons. Concernent la participation de Renéville à la collection "Dossiers", il est question de son étude sur Swedenborg (et lui donne rendez-vous pour en parler chez Fargue), de Jean Chaboseau " qui prépare un texte sur l'occultisme, à paraître à nos éditions. Il serait très heureux s'il pouvait vous entretenir et vous demander conseil sur certains points ", d'un roman d'Emile Dermenghem et de son projet de publication, de textes destinés à la radio, etc. Swedenborg et les lettres françaises paraîtra dans le numéro 2.
80 €
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LANUX (Pierre de). 5 L.A.S. et 2 C.A.S. à Pierre ANDRÉ-MAY. P., juillet 1922 - 5 juin 1923. 7 p. in-8 ou in-12. Pierre de Lanux fut le secrétaire d'André Gide, avant d'être celui de la N.R.F. Ami de Larbaud, collectionneur de soldats de plomb, il sera un collaborateur régulier d'Intentions. Lettres concernant ses articles ou contributions (des abonnements par exemple) à la revue. Mentions de Gide, Schlumberger, Rivière, Supervielle, Jouhandeau... "La note sur le Grand Écart me tente plus que ne faisait la dernière. Entendu. Ce sera très élogieux, je vous préviens".
150 €
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LANUX (Pierre de). SUR LA DÉPORTATION DE D. MIGUEL DE UNAMUNO PAR LE GÉNÉRAL PRIMO DE RIVERA, DICTATEUR D'ESPAGNE. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ. 1 p. in-8. Ce texte de protestation rédigé au nom de tous les collaborateurs d'Intentions est paru en mars 1924 dans le n°22. "Ceux qui se mêlent de gouverner, gouvernent comme il peuvent. Quand on est fort on se montre respecteux des adversaires respectables (...) La brutalité est le recours des chefs sans prestige".
200 €
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LECOMTE (Marcel). Déchirure. POEME AUTOGRAPHE SIGNé. 4 p. in-8 (l’encre a un peu pali par endroit). Sans date. Beau manuscrit d’un poème ancien de Lecomte sur la fin du monde, dédié au peintre Jos. Albert. Publié dans la revue de Tom Gutt, Le Vocatif n°55, mars 1974. “Ce soir le soleil est mort le soleil est mort d’une grande blessure violette d’une blessure ancienne déjà et large et profonde et chaude qui s’est rouverte tout-à-coup comme un abcès qui crève et le soleil est mort comme un sultan rouge dans le sérail après une belle orgie à la plus belle heure du monde…”
450 €
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LECOMTE (Marcel). [Bruno Capacci]. MANUSCRIT AUTOGRAPHE. 1 page in-4 à l’encre noire. Sans date. " Les poèmes et les proses poétiques de Bruno Capacci émanent de ces zones de conscience où se forment les surprises inaltérées des premiers matins du monde. Elles répondent à ses dessins, formés eux aussi au cœur d'un moi qui s'éclaire de sa liberté, des ses énigmes et d'une sorte de secret de rapidité qui lui permet d'accueillir du vertige ce qui est sujet à s'échapper aux démarches réductibles de l'être… "
150 €
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LECOMTE (Marcel). “La Mini-jupe”. Manuscrit autographe signé. 2 pages in-4 sans date (1966) à l'encre bleue, signée. Sur la signification du port de la mini-jupe et sa mythologie. “L’on a tendance à faire grief à la mini-jupe. Elle ne met cependant aux prises que des filles ni très excentriques, ni très raisonnables, elle ne les met aux prises qu’avec des regards qui souvent se refusent à se laisser séduire en dépit du choc parce que ces mêmes regards émanent d’êtres qui paraissent penser qu’une fille ne doit laisser d’elle qu’une jolie image sans rien d’insolite. Cependant la mini-jupe peut évoquer pour l’être attentif aux lointains une mythologie de l’origine où se marquaient la liberté, la souveraineté de la femme dans une société où l’histoire n’était pas encore perçue comme telle (...) Ne s’agissait-il pas alors de pouvoir toujours reconnaitre les dimensions du mythe ? Les Amazones antiques se marquaient dans leur vêture des symboles d’affranchissement sexuel. Et certes, la mini-jupe de nos jours n’est peut-être qu’une anodisation peu libertine d’une telle pulsion d’affranchissement” etc. et plus loin “N’arrive-t-il pas à l’extrême présent de se donner à nous dans une sorte de répétition originaire, ne se renvoit-il pas alors lui-même spectralement aux lointains. ( ...) Oui cette affirmation de l’Histoire par elle-même pour qu’elle soit enrichisssante n’est en somme possible qu’à travers tels signes qu’elle répète pour nous conduire parfois au plus près de son origine.”
400 €
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LEDUC (Violette). L.A.S. à “Olguche et Marco” Barbezat. 2 pages in-4 à l'encre bleue, Catro de Patos (?), 22 juillet 1960.Belle lettre amicale et très enjouée, un brin délirante et largement assaisonnée d'espagnol puisqu'envoyée d'Espagne... " Vous ne pouvez imaginer combien je pense à vous, et combien vous me manquez (...) Nos langues vont, et vont, on parle de Megève, on nomme les descentes, les monte pentes, les moniteurs, et moi je rêve aussi aux ballades dans les montagnes, à Mozarantros, même aux "tabanos" - Quelles horribles fléaux! " Elle regrette pour eux le mauvais temps en France. " Sincèrement j'aimerais vous voir sortir de votre chambre, et vous trouvez là dehors ! Maintenant, nos amis le médecin et sa femme sont là. Vous les connaîtrez à votre prochain séjour à Madrid ; je sais qu'ils vous amuseront, quoique Mari Carmen (la femme) dise qu'Eusabio (le mari !) soit un autre homme ici qu'à Madrid, il est néanmoins la gaité et la pétillance mêmes. Nous dansons tous les soirs, car il adore ça et le fait à merveille. Comme elle a été malade tout l'hiver elle se fatigue vite ; je fais la relève. Alors nous faisons la joie des jeunes. Il sait aussi danser le flamenco ; il est tordant et a l'air d'un gamin. Olga serait folle ! " Il est ensuite question (dans un espagnol approximatif !) d'un projet de voyage à Londres (…)" Duddie, que nous avons amenée ici comme une reine entre coussins et oreillers seule dans l'auto, derrière, avec sa femme de chambre particulière, va mieux " (quelle phrase !) " Oh, cela n'est pas merveilleux, mais elle bouge les bras plus haut, elle a sorti son tricot abandonné, ce qui marque une amélioration nette. Notre ami la soigne et on essaie d'éliminer l'eau qui est retenue dans ses jambes enflées pour qu'elle marche mieux… " Il est ensuite question de diverses jeunes personnes, de sa belle sœur Tita qui, opérée en Suède, est " allée et revenue en moins de 15 jours, absolument merveilleux, guérie, tout cicatrisée " ! (…)
600 €
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LEIRIS (Michel). Carte autographe signée à Raymond Queneau. 1 page sur carte avec une vue de la plage de La Croix-Valmer (Var), 16 septembre (1937). Amusante “carte de vacances” :“Chers amis, y ai déjà cru me noyer (et, en conséquence, désappris à nager), pensé me fracasser la tête en escaladant des rochers, attrapé au pied gauche des ampoules presque aussi belles que celles de la “buena tirada”. Vous voyez donc que tout est pour le mieux! (...)“(Zette ne veut rien ajouter à ma carte - qu’elle trouve idiote - mais elle vous envoie son affection).”
650 €
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LEIRIS (Michel). L.A.S. à Raymond Queneau. 2 pleines pages à l'encre noire. Revoil Beni-Ounif, 22 février 1940.Ayant fait son service militaire comme chimiste Michel Leiris est affecté, lors de la mobilisation, dans une unité d'artillerie qui part en Algérie, dans le sud saharien, pour expérimenter secrètement des armes nouvelles. Il restera à Revoil Beni-Ounif jusqu'en mars 1940.Très belle lettre, fort détaillée, sur ses conditions de vie et son état d'esprit de circonstance (Leiris ne tient pas son Journal durant cette période). Il est question, entres autres choses, de ses camarades du Musée de l'Homme lesquels auront une fin tragique (Anatole Lewitzky, Deborah Lifchitz) et les lecteurs de La Règle du Jeu pourront trouver dans l'avant-dernier paragraphe de cette lettre (à lire entres les lignes, comme seuls les libraires savent le faire!) une allusion à sa relation avec la belle Khadidja, la jeune prostituée qui deviendra l'héroïne du dernier chapitre de Fourbis : " Vois ! déjà l'ange "." Cette tendance toute militaire à l'inertie, que tu dois bien connaître, me fait répondre avec environ un mois de retard à tes deux lettres. Je compte sur ta propre condition militaire pour être compris et excusé...Du Sahara, je n'aurai vu que la bordure et, des évènements actuels, qu'un minime à-coté. Moi aussi, il me semble être au dépotoir ou - plus exactement - prisonnier d'un énorme VACUMM CLEA NER, dans lequel j'aurais été absorbé par mégarde avec quelques tonnes de poussière.En fait d'existence de bled, la Mission Dakar-Djibouti était de la petite bière à coté de ce que j'ai connu depuis que je suis ici. Il me semble que j'accomplis en ce moment mon premier véritable voyage et que rien, pour les amateurs d'exotisme, ne se peut comparer au seul passage de la vie civile à la vie militaire " (...)" Des nouvelles de Paris, j'en ai eu régulièrement par Zette et, de temps à autre, par notre Marcel Moré. Je n'en augure rien de bon et me prépare courageusement à subir le choc du retour.Je suis très heureux d'apprendre que tu es entré en contact avec Lewitzky, type de valeur à tous points de vue et camarade tout à fait agréable. J'apprends - par une lettre reçue aujourd'hui de Deborah Lifchitz - qu'il a obtenu de son chef de corps l'autorisation de faire des conférences sur l'ethnologie. Te dirais-je qu'en ce qui me concerne les gens ont ouvert de grands yeux et ont eu l'air de se demander si je ne me foutais pas d'eux quand j'ai décliné ma qualité d'ethnologue ? " Ça ne doit pas vous rapporter beaucoup, votre métier ! " m'a dit le robuste polytechnicien qu'est l'un d'entre eux. A quoi j'ai répondu que cela rapportait, du moins, l'intérêt qu'on pouvait y porter ".Il s'est attaché parmi les sous-offs ou " humbles non gradés " quelques types sympathiques, consciencieux dans les tâches qui leur étaient confiés : " on peut comprendre que certains aient grand espoir de " rénover ". Le Malheur est que ces types là ont bien l'air d'être une infime minorité et que ce sont souvent les plus pétris de préjugés. Leur force repose justement, en grande partie, sur les dits préjugés...Je ne me sens pour ma part, quant à moi, pas très d'attaque pour rénover. Au fond, je ne suis guère sorti de ma position d'observateur, ou mieux, peut-être : de touriste, voire même de flâneur. Ce qui me séduit toujours, c'est un contact (pour parler le jargon socio-sacrologique : une communion) - fût-ce d'un instant - avec quelqu'un, - le sentiment qu'il peut exister entre nous quelques affinités. De cela, je n'aspire pas à me " dégager ", bien que je me méfie de plus en plus du pouvoir d'attraction qu'ont sur moi certains éléments de pur pittoresque... "" J'espère que, bientôt, nous nous rencontrerons à Paris, et que nous pourrrons parler longuement de tout cela... "
4000 €
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LELY (Gilbert). Ma civilisation. Édition corrigée et augmentée. P., (Gilbert Lély), 1954, in-8, br., 75 p. Edition en partie originale, ex. sur alfa-mousse Navarre.
50 €
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LELY (Gilbert). Ne tue ton père qu’à bon escient. TAPUSCRIT COMPLET avec corrections et ajouts autographes. 25 feuillets 29 x 22 cm. Sous chemise cartonnée rose avec deux attaches métalliques dans l'épaisseur du volume et l'inscription à l'encre de la main de l'auteur : Gilbert Lely 1bis rue Lacépède Paris. Également signé au dernier feuillet et daté août-septembre 1927. Cette version dactylographiée offre des variantes par rapport à celles qui sont imprimées, notamment en ce qui concerne la disposition du texte.
1500 €
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LEYRIS (Pierre). L.A.S. à Pierre David. 1 p. in-8 sur papier quadrillé, lundi, s. d. [printemps-été 1948]. Voici trois sonnets de Hopkins que j ’aimerais publier dans la prochaine Licorne avec une assez longue introduction que je suis en train d’achever… Trois sonnets scotistes de Gerard Manley Hopkins, [présenté par Pierre Leyris] seront publiés dans le no 3 de la revue.
80 €
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LEYRIS (Pierre). 13 C.A.S. aux Rolland de Renéville, André, Cassilda ou Lucia. 1 carte pneumatique signée datée 14 avril 1936. Leyris prévient André Rolland de Renéville qu’il ne se rendra pas chez les Jouve en raison de cruelles névralgies. 1 carte postale signée datée 9 nov. 1937. Il viendra samedi chez Rolland de Renéville. 1 carte postale signée datée 23 fév. 1952 d’Élisabeth Leyris à Cassilda. Puis je venir vous voir (…) je n’ose plus venir comme cela — il y a tellement longtemps n’est-ce-pas. 10 cartes postales signées, 4 sont datées (1970, 1972 et 1981) à Lucia de Renéville. Envoi de Sienne, de Londres (des vœux de nouvel an), de la Côte d’Azur, envoi de Dieppe, Apt en Provence (2 cartes), de Rome, de West Burton Sussex, de Corse, de Mitylène (belle carte). Il y est question de paysages, du temps et de la santé de Leyris et de sa femme
150 €
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LORRAIN (Jean). 11 L.A.S. ou C.A.S. à Jules Bois. Très intéressante correspondance de Lorrain avec l’auteur du Satanisme et la magie, qui deviendra un spécialiste de l’occultisme, des sectes ésotériques, etc. D’ailleurs n’est-ce pas lui qui exorcisera Lorrain de ses mauvais rêves engendrés dans l’appartement hanté de la rue de Courty ? À propos de hantise on parle volontiers de châteaux, de manoirs ou encore de maisons hantés mais plus rarement d’appartements hantés ? Jules Bois fut également lié à Huysmans. On peut voir aussi dans ces lettres que Lorrain n’hésite pas à donner un coup de pouce à un jeune confrère en journalisme, venu de Marseille, pour forcer les portes des rédactions parisiennes… ? “Voulez-vous nous faire l’amitié à ma mère et à moi de venir dîner mercredi en Auteuil. J ’aurai quelques femmes et vous entendrez de la musique d’un de mes amis, élève de César Franck. (…) Vous verrai-je lundi dans l’atelier d’Hopkins ?… (dimanche 17 juin [1888]). Vous êtes vraiment bien gentil, mon cher Bois, mais je traversais Paris à la vapeur et j ’avais tant à faire ; mon médecin, (…) — Magnier, l’Écho, Magnier et mon notaire… Il n’est rentré rue de Courty qu’à 8 h du soir, je m’y couchais pour me décarapater mardi à 8h1/2 de façon à pouvoir rentrer dîner et coucher. Il n’a pu voir Roques mais le verra la semaine prochaine et tâchera de faire entrer Bois au Courrier français dans de bonnes condition… En attendant bon courage et merci, je vais un peu mieux mais mon médecin veut m’envoyer aux eaux, et cela m’embête. [1888] ? Il lui demande de passer à L ’Évènement pour récupérer le 1er no auquel il a participé : celui du jeudi 6 janvier 1887 dans lequel il a fait le portrait de Madame Aubernon (intitulé Comtesse d’Escarbagnas). Ce sont les Buloz de la Revue des Deux Mondes, les vrais Buloz qui affriolés par les portraits de l’Écho ont demandé à lire ce portait de début. Il est bien imprimé dans L ’Oratoire, mais je n’ai plus un seul de ces volumes. (…) J ’ai lu vos aménités à mon endroit dans vos Petites Décadences, merci — très réussi d’ailleurs, cette photographie aquarellée… Je continue à aller mieux, cet air et ces bains sulfureux me retapent, mais que ce pays est ennuyeux… rien, rien à voir, que le paysage et il n’est paysage qu’à une lieue. Pas une femme à regarder, des laideurs et la pire des laideurs, la laideur insignifiante. (…) Il souhaite rentrer à Paris… je viens d’écrire dans ce sens à Roques à la seule fin d’obtenir un [?] qui me permette de revenir me retaper à Paris. (Fécamp, 19 août [1890]). ? Le malheur est, mon cher Bois, que j ’ai quitté Paris, que je suis encore ici pour huit jours, aux eaux de Poissy, et que je traverserai Paris comme une ablette le 2 ou 3 août prochain pour aller m’échouer à Trouville ou aux Sables-d’Olonne : j ’attends une lettre qui en décidera. Il lui dit d’aller à l’Évènement… J ’ai tout lieu de croire que le Fol Edmond [Magnier] accueillera et prendra votre Lombardement ( ?) et peut-être vous commandera [d’] autres chroniques, etc. Vous serez prévenu quand je traverserai Paris et je vous promets une heure de bonne causerie… (20 juillet 1891). ? Mon cher Bois, un service, (…) voulez-vous me servir de secrétaire demain mercredi et jeudi dans la soirée, il m’arrive un gros ennui — un abcès en formation sous l’aisselle droite, aujourd’hui ça va mieux, mais demain j ’ai grand peur de ne pouvoir me servir de mon bras — et j ’ai besoin de lire mon conte demain à l’Écho (…) demain je vous dicterai mon conte… Il le félicite pour sa chronique. (22 juillet 1890) ? … je vous avais invité à déjeuner pour ce matin avec le jeune Paul Fort. Sans nouvelle de vous il faut croire que ma lettre ne vous est pas arrivée…!!! J ’ai mercredi à dîner Huysmans, Talmeyr, Tailhade et quelques amis ; si vous n’avez rien de mieux à faire, venez donc passer la soirée vers 9 heure ½ et BATAILLE / BIELYn º?1292priez Gabriel Mourey de venir… on ésotérismera, on larvera, etc. Un mot si oui… (10 avril 1892) ? Non, pas vendredi ; cela m’est impossible… je repasse vendredi en appel… et lundi je suis obligé de quitter Paris pour affaires, donc à mon retour je vous ferai signe pour que vous m’ameniez le Paul Fort, ne vous tracassez pas pour venir à Auteuil avant mon retour. Les songes commencent à me laisser en paix, j ’en ai encore eu un dimanche et depuis… je respire ; je vais peut-être dès que je le pourrai aller passer un mois à Marseille, cela me remettra, le soleil et le ciel bleu. Si vous voyez l’heureux Mourey rappeler lui bien que je voudrais bien aussi ma pantomime, que diable ! (9 septembre 1892). ? 1 carte sur papier bleu foncé [à Jules Bois] (particulièrement difficile à déchiffrer). Luchon, ce mercredi matin, J ’ai reçu l’Éternelle [L ’Éternelle Poupée, roman de Jules Bois, publié en 1894], merci, Vous arrangez bien les autochtones de Marseille et comme vous avez tort, ils sont si rompus au stupre si unanimement immoraux et gourmands de sensations, ce n’en sont plus des êtres humains mais des animaux à la fois apprivoisés, sauvages et corrompus… Comment je révolutionne Paris, c’est que Paris n’a rien à faire. Sarcey m’a décerné un brevet de jeunesse, joie !!! (…) Astarté me reprend j ’ai fait ici une rencontre inouïe, un Syrien, le plus gros joueur de baccarat du casino, où je ne parais jamais, grec (?) et aventurier, j ’en suis sûr très lévrier de Smyrne et auquel j ’indique dans l’ombre les portes… Tous les soirs nous soupons ensemble lui au champagne moi à l’eau de Smyrne et j ’arrive à le rendre littéralement fou ! Il ne sait plus sur quel pied danser [fin juillet 1894]. ? Merci, mon cher ami, de votre bonne lettre, elle m’arrive comme la manne dans le désert car je m’ennuie ferme et dense dans cet élégant et futile Luchon. Mon Syrien est parti, terrifié par la publication des mémoires d’Ardisson avec pour moi une belle haine flambant sourdement, je me suis gardé à carreau tout le temps et la présence de Gailhard de l’Opéra à mon hôtel et de quelques femmes galantes de lettres, comme la Saxebey, ne suffisent pas à me désenspleener l’esprit… et je suis là jusqu’au 31 août. Poor Yorick, plaignez-moi. ? Il a fini L ’Éternelle Poupée (…), c’est le milieu que j ’aime le moins. Je le trouve un peu Pandemonium et Péladanesque, cette Aglaonis me déconcerte, mais j ’ai beaucoup aimé Reine Chantil et Astarté, singulière coïncidence, cette Astarté est une figure qui m’obsède depuis quelques mois ; les fragments du Manuscrit dont vous avez aimé les (…) étaient écrits depuis deux mois déjà, ils l’avaient déjà depuis le 1er juin au Journal et la suite est la recherche menée de cette Astarté dans l’Orient personnifiée par la petite statuette noire meurtrière au sexe en tête de mort. Comme on se rencontre — (suite illisible). J ’ai réuni le bal du Courrier et le Prince Alcyon et le baron de Regulus…, chose étrange c’est vers Poissy son douloureux passé de folie et d’éther que je me sens attiré depuis le départ du haïssable et haineux Syrien (1er août 1894). ? En toute hâte envoyez-moi les noms exacts de deux amies de Krisna et si vous pouvez tout le délicieux passage. C’est pour mon prochain Raitif, il me faudra cela demain avant midi au plus tard… [17 fév. 1895]. ? J ’allais vous écrire mon cher Bois, votre passage du berger Krisna m’est arrivé trop tard, le Raitif retardé jusqu’à hier matin venait d’être achevé et remis à la poste. Bodinier est étonnant, je cite dans un seul Raitif sa Bodiniere et il se déclare mécontent pour avoir constaté la laideur gargouillesque de son public femme, il y en avait de terribles, savez-vous, samedi, j ’en suis rentré malade, très impressionné, lisez plutôt mon Raitif et vous verrez que je suis très aimable : d’ailleurs ne suis-je pas votre ami (20 fév. 1895).
2300 €
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MALRAUX (André). L'Homme et la culture artistique. " Et avec notre siècle commence à s'établir dans notre esprit quelque chose qui va succéder au musée, et que j'appellerai le Musée Imaginaire… "Dactylographie avec corrections et ajouts autographes [1946]. 35 ff. in-4 en pagination discontinue, plusieurs formés de feuillets plus petits raboutés et appliqués à l'époque sur feuillets de papier fin. Le tout monté sur feuillets de papier blanc fort en un volume de parchemin blanc à la bradel, triples filets dorés sur le dos, plats ornés d'un décor de triples filets dorés ménageant un losange central dans lequel est doré le chiffre " JM ", tête dorée, étui (André Ballet - H. Berthaux doreur). Allocution prononcée le 4 novembre 1946 à la Sorbonne, dans le cadre du cycle de conférences organisé par l'U.N.E.S.C.O. à l'occasion de sa première session à Paris. Le texte dactylographié correspond à la transcription sténographique de l'allocution improvisée par André Malraux à partir de notes personnelles, et ses très nombreux ajouts et corrections autographes sont préparatoires à l'édition oubliée par le jeune Jean-Jacques Pauvert en 1947. L'auteur précise, dans une note d'introduction manuscrite, que "L'intérêt principal des pages qui suivent est (...) d'être, non un texte lu, mais une improvisation sténographiée, avec ce qu'elle implique d'incomplet et de touffu, l'accent de la parole apportant son ordre propre, qui disparaît avec elle".Abordant la question de la culture artistique de manière très ample, André Malraux traite de ses différents aspects philosophiques, sociologiques, ethnologiques, historiques, muséaux, à l'échelle de l'humanité mais en mettant ses remarques en perspectives avec la situation de l'Europe d'après-guerre : " ... La civilisation voit ses valeurs où elles ne sont pas. Nommément, l'optimisme sur le progrès (ce dont nous nous méfions le plus), non seulement n'est pas, à l'heure actuelle - vous le savez tous - une valeur européenne, mais encore c'est une valeur fondamentalement américaine et une valeur fondamentalement russe. Nous ne sommes pas sur un terrain de mort. Nous sommes au point crucial où la volonté européenne doit se souvenir que tout grand héritier ignore ou dilapide les objets de son héritage, et n'hérite vraiment que l'intelligence et la force. L'héritier du christianisme heureux, c'est Pascal. L'héritage de l'Europe, c'est l'humanisme tragique. Depuis la Grèce, il s'est exercé contre ce qu'on appelait les dieux. Pas les Vénus et les Apollons : les vrais, les figures du destin... " Cette dissertation annonce les importants essais à venir Le Musée imaginaire et Les Voix du silence. L'ouvrage contient également les transcriptions dactylographiées de deux allocutions, en version originale et en version corrigée par André Malraux. Elles ont été prononcées le même jour avant et après le discours d'André Malraux, par Stephen Spender et par Julian Huxley.Provenance : Jacques Millot, (chiffre ex-libris doré sur les plats, n° 91 du catalogue de la vente aux enchères de la partie de sa bibliothèque consacrée à la littérature du XXe siècle, Paris, Étude Tajan, 15 juin 1991). Membre de l'Académie des Sciences, Jacques Millot fut entre autres professeur à la faculté de Médecine, à l'Institut d'ethnologie, au Muséum d'histoire naturelle, et directeur du Musée de l'Homme.
7500 €
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MALRAUX (André). LACLOS. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ [1939]. 27 feuillets in-4 et in-8, numérotés 1 à 22 (dont 2bis, 2ter, 13bis dactylographié, 17bis et 17ter avec deux lignes dactylographiées) montés sur onglets et interfoliés de feuilles de vergé gris. Relié en un volume in-4 (27,2×22,5 cm), demi-maroquin bordeaux à coins, dos à 5 nerfs ornés de caissons à triples encadrements de filets dorés, tête dorée (F. et A. Maylander). MANUSCRIT AUTOGRAPHE DE LA CÉLÈBRE ÉTUDE SUR CHODERLOS DE LACLOS ET LES LIAISONS DANGEREUSES, parue dans le tome II de l'ouvrage collectif " Tableau de la Littérature Française " (N.R.F., 1939). En 1970, Malraux la publiera à nouveau dans " Le Triangle noir " avec deux autres textes, sur Goya et Saint-Just. Elle sera reprise en préface du roman aux éditions du Livre de Poche puis Folio-Gallimard. Le volume s'ouvre par une lettre autographe adressée à son cher Professeur, Henri Mondor (1 page in-12, 7 juin 1945), auquel Malraux offre ce manuscrit. Sur la page de titre autographe qui suit, datée du même jour, dédicacée et signée, l'auteur précise qu'il n'existe pas d'autre manuscrit. Les différences avec le texte définitif sont dues, soit à un montage différent, soit à des corrections sur dactylographie ou épreuves. Bien que de premier jet, ce manuscrit est très proche de la version imprimée. Malraux met en évidence l'originalité et la modernité des Liaisons dangereuses. Il débute par une synthèse du roman : Laclos entre prend de raconter une anecdote de sa jeunesse : une femme abandonnée par son amant décide de faire coucher n'importe qui avec la fiancée de celui-ci, pour qu'il soit trompé avant même son mariage. Il y ajoute l'histoire d'une autre femme qui, séduite et quittée par un complice de la première, meurt de chagrin. Puis il en définit l'essence même : Les Liaisons sont le récit d'une intrigue. (Comme par hasard, ce mot désigne à la fois l'organisation des faits dans un ouvrage de fiction, et un ensemble efficace et orienté de tromperies.) Intriguer tend toujours " à faire croire " quelque chose à quelqu'un ; toute intrigue est une architecture de mensonges; croire à l'intrigue, c'est croire d'abord qu'on peut agir sur les hommes, - par leurs passions, qui sont leurs faiblesses […] Le problème technique du livre est de savoir ce qu'un personnage va faire croire à un autre. D'où une ronde d'ombres Louis XV à la merci des deux meneurs du jeu. Pour Malraux, Laclos renouvelle la notion d'intelligence, idée passionnelle et mythique. Il analyse aussi une autre nouveauté : La passion s'est métamorphosée : elle était fatalité, elle devient désir. Mais, observe-t-il, le premier caractère de ce livre, qui ne parle que de passion, c'est de l'ignorer presque toute. Une seule y paraît: l'amour qu'éprouve Mme de Tourvel […] Les cartes sont simples, dans ce jeu qui n'a que deux couleurs: la vanité, le désir sexuel. Décelant dans les deux protagonistes principaux des Liaisons, la naissance et le prototype de la figure de l'intellectuel, il explique pourquoi ce livre est novateur : Valmont et Mme de Merteuil sont les deux premiers personnages de la fiction qui agissent en fonction d'une idéologie. Par leurs deux personnages significatifs, les Liaisons sont une école de volonté. Et ce n'est pas un de leurs moindres moyens d'action que leur mélange permanent de volonté et de sexualité […] Tout le livre est une érotisation de la volonté. Lorsque son livre n'était déjà plus qu'un chef-d'œuvre mineur et presque clandestin, c'est à Tilly que Laclos disait: "J'ai voulu faire un ouvrage qui retentît encore sur la terre quand j'y aurai passé". Comme il est rare qu'un écrivain se croie assuré des siècles par son seul talent, il semble que Laclos ait attendu sa postérité d'une dénonciation de son temps. Je crains (et les mémoires du temps semblent nous le montrer de plus en plus) que les mœurs des Liaisons n'aient eu dans la France de 1780 que l'importance de celles de Montparnasse dans la France de 1939 […] Il conclut: Laclos fut un dénonciateur de rêves. Il révéla ceux de son temps en leur donnant la vie. En les faisant entrer dans le long domaine des rêves de tous, celui où les hommes promis à la mort contemplent avec envie des personnages un instant maîtres de leur destin. Ce manuscrit figurait à l'exposition Malraux, à la Fondation Maeght (13 juillet-30 septembre 1973). Ancienne collection Henri Mondor avec son ex-libris.
10000 €
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MALRIEU (Jean). La parole amoureuse. Des hectares de Soleil. MANUSCRIT AUTOGRAPHE EN PARTIE INEDIT Cahier à spirale, à carreaux, couverture jaune, non paginé (45 p.). Comprend: Des hectares de soleil, l’Empire d’une robe, Nuit, La promenade, Soir, Les anges de bronze, Façon d’être, Les navires, Je t’aime comme un voleur, Sur la toile de l’été, Le lit et la table (la suite de ce poème est manquante). La couverture porte le titre La parole amoureuse. Malrieu écrit, (en 1954) après Préface à l’amour, paru aux Cahiers du Sud en 1953, Des Hectares de Soleil qui deviendra Hectares de soleil publié en 1971 par Pierre Jean Oswald. Manuscrit Provenant de l’éditeur Robert Morel qui projetait de le faire paraitre. L’empire d’une robe est paru en revue dans les Cahiers du Sud en 1954.
950 €
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MANOLL (Michel). Lettre autographe signée à André Marissel et Lettre en retour de Marissel à Manoll. 27 x 21, Paris, sans date (1969). Belle lettre. “Je n’ai cessé d’admirer le sérieux, l’attentive perspicacité avec lesquels vous considérez l’insondable des problèmes de l’esprit (...) Peu de livres consacrés à des poètes, me plaisent autant que vos Poètes Vivants, où tout est dit, avec une grande économie de mots et une élégance cartésienne (...) Je vous tiens, cher Marissel pour le premier critique de votre génération, le seul à percevoir les vraies dimensions de l’immense portée de la poésie. De tout coeur”. 1 page 27 x 21, (1969) d’André Marissel à Michel Manoll. ll le remercie de sa lettre et de l’envoi d’Incarnada (paru chez Seghers en 1968) dédicacé.
100 €
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MARGERIT (Robert). Vacances. Tapuscrit signé. 17 p. dactylographiées, 27 x 20,5, avec des corrections et des ajouts autographes, daté et signé 20 juillet 1946. Publié sous ce titre, Vacances, dans Les Œuvres Libres, Nouvelle Série no 58 (294), en janvier 1952. Cette nouvelle plonge le lecteur dans la même ambiance sourdement érotique que celle du roman publié deux ans plus tôt chez Gallimard: Par un été torride. La découverte pour le jeune Raymond de la féminité en la personne d’Henriette grimpée à l’échelle pour la cueillette des cerises… Devant le potager des Chassagne, elle ôta de son bras nu, rond et brun, son panier qu’elle tendit en souriant. — vous me le tiendrez. Une longue échelle rustique était dressée contre l’un des deux grands cerisiers qui faisaient au potager un fronton de feuillages. Henriette empoigna les montants et se mit à grimper. Raymond, ne sachant s’il devait la suivre ou demeurer à tenir l’échelle, attendait en la regardant machinalement. Il remarqua le gonflement charnu de ses bras dans la traction, puis le mouvement de sa taille, le renflement de sa croupe…
500 €
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MARGERIT (Robert). Une Histoire d’amour. MANUSCRIT AUTOGRAPHE. 6 pages 1/2 in-8 sur papier jaune d'une minuscule écriture très dense, avec nombreuses ratures, corrections et ajouts (certains au crayon). Enveloppe d'expédition conservée adressée à L.-D. Hirsch, Librairie Gallimard [29 octobre 1951]. Beau manuscrit de travail de cette nouvelle publiée une première fois en 1951 dans Le Populaire du Centre puis dans Lisez-moi n° 1 l'année suivante.
1000 €
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MARIEN (Marcel). Buvard à fonctionnement discontinu. Objet-découpage sur papier buvard bleu avec 5 découpes, format 14,6 x 19 cm, avec une étiquette au verso, daté 6-12-77 et signé par Marcel Marien.
500 €
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MELOT DU DY. Six sonnets de Shakespeare. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNé. 6 pages in-4 à l’encre bleue. Mélot du Dy (1891-1956), pseudonyme de Robert Mélot, est un poète et prosateur belge d’expression française. Il a publié L ’Idole portative, Le Sot l’y laisse, Mythologies, Diableries, Hommeries, Amours, L ’Ami manqué, À l’amie dormante, etc. Un volume de traductions : XXV Sonnets de Shakespeare, fut publié à Bruxelles, Éditions du Cercle d’art, en 1943.
250 €
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MICHAEL (Roger). Signes. POÈME MANUSCRIT SIGNÉ. 3 pages in-4 à l'encre bleue. Janvier 1957. Long et beau poème, à la gloire des lignes haute-tension, extrait de Télécommunications, recopié pour l'ami Philippe Chabaneix. Géants debout dominant la matière Je vous salue pylônes orgueilleux…
100 €
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MICHELENA (Jean-Michel). C’est une grave erreur que d’avoir des ancêtres forbans. Bordeaux, Architypographies, 1975, in-4, br., couv. ill. rempl., 38 p. Edition originale. 1/500 ex. sur Dauphine beige. Bel envoi a.s. à Hubert Juin. Prospectus (en manière de prière d’insérer) de 4 pages joint enrichi d’un autre envoi a.s. de l’auteur à Hubert Juin dont l’amitié autoriserait une critique. Et une belle lettre autographe signée à Jean-Jacques Brochier, rédacteur au Magazine Littéraire, datée 9 fév. 1976, 1 page format 27 x 21. Il lui adresse son livre “Alors, seulement, ce texte - premier coup de pioche public à ma coquille, et autrement violent de ce que trois écritures n’y dénoncent que des saillies explicites du discours”. Il lui demande une réponse ou une critique et de bien vouloir aider son éditeur... Jean-Paul Michel (“jeune homme aventureux qui, dès ce 1er volume, risque la ruine”!).
150 €
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MIOMANDRE (Francis de). Préface à Le Livre de San Michele d’ Axel MUNTHE. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNé 10 pages in-4. Belle préface publiée pour l’édition du Livre de San Michele d’Axel Munthe au Club Français du Livre en 1949.
300 €
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MOLINIER (Pierre). Lettre autographe signée à Jean Schuster. Bordeaux, 30 janvier 1959, 1 page in-4, à en-tête de l'Atelier du Grenier Saint-Pierre. Enveloppe conservée.J'avais confié à André Breton deux négatifs, l'un de ceux-ci était la photographie d'une tombe, l'autre vous a servi pour réaliser la couverture du n°2 du «Surréalisme même» si ce dernier ne vous est plus utile voulez-vous être assez aimable de me le renvoyer (la photo était réussie et j'y tiens). (...) J'avais répondu à une enquête sur le strip-tease, je crois même que je vous avais envoyé quelques photos... Avez-vous fait paraître le n° où les réponses de cette enquête devai(en)t être mentionnées...
500 €
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MONTHERLANT (Henri de). L.A.S. à Robert Carlier. 1 p. in-8, 19 mai 1969 (pour 1959). Concerne le volume Montherlant publié dans la collection La Bibliothèque Idéale en 1959. J'ai jeté un coup d'œil sur le Perruchot. Je n'ai trouvé aucune coquille - sauf celle, regrettable, de la p. 241, où mon nom remplace le mot " filmographie ". Pour un volume nécessitant beaucoup de minutie (…) j'en suis gré (sic !) à tous ceux qui ont collaboré à sa fabrication…
100 €
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MUSELLI (Vincent). Lettre autographe signée à Philippe Chabanaix et QUATRAIN AUTOGRAPHE SIGNÉ au dos d'une carte postale. 1 p. in-12, recto. Enveloppe conservée. Triste lettre, envoyée de la Sarthe, non datée, où le poète annonce la mort de son père.
50 €
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NADEAU (Maurice). 2 L.A.S. à Louis Scutenaire. 3 pages in-4. Paris, le 9 juin et 30 août 1946 à en-tête du journal “Combat” + le double d’une lettre “circulaire” de Scut.Env. cons.Intéressante correspondance. L’auteur de l’Histoire du surréalisme prépare cette fois une anthologie de la poésie surréaliste de 1924 à 1940 et voudrait aussi, “réparer à cette occasion l’injustice commise à l’égard des surréalistes belges” qui en étaient absents. “Il faudrait donc d’abord de votre part un choix de sept à huit poèmes environ (ou textes), accompagnés d’une photographie de vous, d’une notice biographique sommaire, et d’une notice bibliographique.” Scut. est aussi chargé d’en faire part à ses amis de Belgique pour leur demander la même chose...“J’ai été bien heureux de vous voir cher Scutenaire, et de vous dire combien m’avaient plus vos Inscriptions. Et il lui recopie in extenso quelques élogieuses lignes qu’il a consacré à son ouvrage (pour la Revue Internationale, janvier 1946) et qui se terminent : “Avec des hommes comme Scutenaire il est encore permis d’espérer...”
100 €
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NERVAL (Gérard de). L.A.S. à l’éditeur Buloz. 1 page in-8 (20,5 × 13,5) sur un double feuillet, s. d. [août ou septembre 1849], adresse au verso à Monsieur Buloz à la Revue des deux Mondes. À propos des Confidences de Nicolas, (qui devient Les Confessions) une importante étude sur la vie et de l’œuvre de Restif de la Bretonne qui ne paraitra qu’en août et septembre 1850 à la Revue des deux Mondes et prendra place en volume dans Les Illuminés chez Victor Lecou en 1852. “J ’ai pensé naturellement que vous ne commenceriez pas cette quinzaine les Confessions de Nicolas. La publication du Constitutionnel* m’a obligé moi-même à changer quelque chose au plan de la 2e partie qui j ’espère bien pourra compléter l’ensemble. Le besoin d’une somme assez forte pour un billet m’a forcé à consacrer huit jours à un travail relatif aux publications futures du jour de l’an. Je reviendrai vous voir avec de nouveaux éléments après votre numéro. Votre bien dévoué Gérard de Nerval”. *Dans le Constitutionnel des 16-17 et 18-19 août 1849 où paraît une étude de Charles Monselet sur Restif qui gêne Nerval. Nerval, Œuvres Complètes, Pléiade I, pp. 1436-37.
5800 €
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NIMIER (Roger). Lettre autographe signée à Jean [Le Marchand]. 1 page in-4, à en-tête de la N.R.F., Librairie Gallimard, “vendredi” s.d. “...Je vous ai envoyé le Paulhan. Le Morand pourrait paraïtre la semaine suivante. Pouvez-vous songer à ma pianiste cubaine (Parinô [pour André Parinaud] est au courant) ?”
250 €
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NIMIER (Roger). Lettre signée à Jacques Brenner. Paris, 21 janvier 1952, 1 page in-4 à en tête de Opera l’Hebdomadaire du Théâtre du Cinema des Lettres et des Arts. A la demande de Brenner de publier “Les Idées Reçues” dans la revue Opera, Nimier répond qu’il ne peut s’y engager : “...nous sommes en pourparlers avec Giono d’une part, d’autre part avec un auteur de roman policier. Vous voyez que c’est varié. Nos pourparlers n’ont pas encore abouti, dans la mesure où nous ne pouvions pas prendre d’engagements récemment encore, car nous étions un peu comme la République Française, c’est à dire en crise ministérielle.” Il a prété “Les Idées Reçues” à une amie “maintenant, votre influence a été si forte [qu’elle] s’exprime spontanément comme le Dictionnaire des Idées reçues de Flaubert. Ce qui est bien chez vous sinon chez elle, c’est que l’humour se moque du monde et de lui-même au besoin. Circonstance assez rare...”
300 €
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NIZAN (Paul). L.A.S. “à mon cher Lévy”. 1 p. in-8 à l’encre bleue sur papier vert. S.d.Témoignage d’une certaine activité enthousiaste, en relation avec la revue Commune ou un programme de conférences de l’A.E.A.R....“Je suis obligé de partir deux jours. Je vous téléphonerai vendredi. J’ai reçu la réponse de Gide : acceptation chaleureuse. Il discutera à l’automne avec Lalou et moi des détails. On peut donc marcher. Acceptation d’Aragon qui fera Diderot. Je vais envoyer des lettres aux gens qui accepteront tous. (Gide me remercie d’avoir pensé à lui).
300 €
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NOAILLES (Princesse de). L’Exposition Coloniale. Texte ronéoté daté 21 novembre 1931. 1 page recto 27 x 21. Texte de 12 lignes inédites sur l’exposition coloniale de 1931 : “Je connais des familles entières pour qui l’Exposition Coloniale représenta chaque jour la féerie comme la science. Pour ma part, elle fut un constant objet d’inspiration et sut contredire la tristesse que je ressentis toute ma vie à la pensée de ne pas connaître en leur vérité parfaite, la lointaine Asie, l’Afrique mystérieuse, ou bien cette séduisante demeure de Washington qui restera dans mon souvenir la maison calme et poétique où je souhaiterais de vivre encore un peu et de mourir”.
30 €
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NOEL (Bernard). L.A.S. à Sarane Alexandrian. 1 page, 29,7 x 21, 10 mai 2001. “Le projet de publier des inédits de Lély ne peut que m’enthousiasmer - mais dans “Rencontre” ? Au départ, je voulais (c’était chez Dumerchez) réunir un entretien et quelques images (...) A l’ Atelier des Brisants, mon désir est plutôt de réunir un essai bref et des images”. Après les 2 premiers titres parus Michaux/Jean Dominique Rey et Sima/Gilbert Lecomte, il prévoit Zao Wou Ki/B. Noël, “Mais toutes les variations sont possibles ! d’autant que je ne songe pas qu’à publier des ouvrages axés chacun sur un peintre”. Il lui demande 25 pages sur les portraits de Breton qu’il ferait suivre d’une vingtaine de portraits : photos, dessins, peintures. Il revient sur Lély et “au cas où Marie-Françoise Lély serait d’accord, envisager un volume que vous introduiriez et qui pourrait à côté des poèmes inédits, rassembler divers documents également inédits”.
100 €
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NOIRET (Joseph). C.A.S. à Louis SCUTENAIRE et Irène Hamoir. 1 p. in-12. Bruxelles, “le 8 Décervelage 80”.Texte surréaliste intitulé Art Poétique I dédié à René Magritte, Irine, Scut. et Paul Colinet. J. Noiret fut un des co-fondateurs du Mouvement Cobra.“Ce bateau hissé sur le plus haut sommet des montagnes flotterait-il ailleurs que dans le regard des hommes de la plaine?”“X. peint des toiles longues d’une dizaine de mètres qu’il est impossible d’extraire de son atelier, à moins d’enlever un mur ou d’arracher le toit, ou, plus simplement, d’abattre la maison. Le problème de l’exposition ne peut évidemment être résolu que par la suppression de la ville tout entière : il faut que la vue soit totalement dégagée. Ce qui vient d’être dit met à nu les rapports étroits existant entre la peinture et la poésie...”
250 €
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NORGE (Géo) pseudonyme de Georges MOGIN. 18 L.A.S. à Louis SCUTENAIRE. 36 pages de divers formats le plus souvent avec des encres de différentes couleurs. Bruxelles puis Saint-Paul de Vence, 24 octobre 1953 - 15 mars 1975. Enveloppes conservées. Nombreuses coupures de presse jointes ainsi que des invitations.Belle correspondance, drôle, amicale et poétique sur plus de 25 ans. Norge témoigne à Scut. une admiration sans faille en premier lieu pour ses fameuses Inscriptions mais il mentionne au fil des lettres et dans leur ordre de publication Les Degrés, Les Vacances d'un enfant (longue et très belle lettre), Le Fusil du boucher, etc. Mention fréquente les premières années de Paul Colinet, Chavée, le " Petit Gérard ", Nougé, etc." Cher Scutenaire, je n'ai de vous que ces Inscriptions dont je me délecte, soit que je prenne au chalumeau ou que j'en avale une bonne bolée. C'est une " macédoine " gargantuesque… "" Nous sommes bien sensibles à votre nouveau et gentil signe. Donnez-nous donc l'adresse des Capacci-Van Damme. Je voudrais leur agiter un petit fanion. Si vous rencontrez notre ami Colinet-Chatrian ne manquez pas de le couvrir d'injures. En avril, n'ôte pas un fil. Andromaque, conspuez, tout avec un baiser chaste pour clore… "" …Eh bien je crois que vous avez raison. Et je m'incline devant votre réaction. C'est bien sûr qu'on a mal traité ce cher Colinet et vous savez combien j'ai tenté qu'il en fût autrement. Nul dessein de le hisser jusqu'à l'audience des masses, évidemment, mais je pensais que certains cœurs se seraient enrichis de cette poésie, certains qui la connaissaient point du tout. Mais le temps fera cela, c'est certain. Et vous avez raison encore : publier les inédits de Colinet est l'essentielle chose… " " J'ai passé beaucoup d'heures avec Scutenaire (Mes Inscriptions) ces dernières semaines. Et je voulais vous dire et vous remercier de la richesse reçue. Je connaissais votre livre depuis longtemps mais il m'attache mieux à chaque lecture (…) Je relis souvent mon cher " monsieur Paul " comme vous dites. Succulent ! Tristesse que cet homme-là nous ait lâchés. (…) Je n'aime pas du tout Nougé que vous aimez tant. Suis sincère… "" Je suis heureux de vous savoir en bonne vie et activité. Que n'ai-je accès à ces ouvrages que vous publiez si confidentiellement ! Mais je fouille toujours avec jubilation dans vos " Inscriptions "…" Des chemins d'ange heureux vers des jours dangereux et mille tâtonnements vers des nuits noires,… voilà comment on arrive à Scutenaire (Scrute-nerf). Non, non, l'aurore n'est pas un monoprix à entrée libre. On s'y bouscule dans une marmaille de Stryges, de limures, de succubes, où l'homme de la rue finit par devenir le personnage le plus insolite. Je sors de ce métro surnaturel et j'essaie de m'orienter : suis-je à la place des Vosges, à Tombouctou, ou sur la lune. Qu'importe, l'ami Scutenaire me fait un signe d'accueil et me voici son admiratif et dévoué… "
1500 €
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NOËL (Bernard). Lettre autographe signée à Sarane Alexandrian. 1 p. in-4, datée 31 août 2000. “Il y a longtemps que j’aurais du vous écrire le plaisir pris à vous lire notamment avec la découverte du Socialisme romantique [Seuil, 1979] ou de vos pages sur Aleister Crowley paru dans votre revue [Supérieur Inconnu n° 15, 1999]. Mais je souhaitais ajouter - comment dire - quelque chose de pratique à mon admiration...” Il lui propose de réediter ce livre chez un ami, Jean-louis Clavé, nouvel éditeur qui a créé L’Atelier des Brisants avec comme diffuseur Harmonia Mundi. Il n’a pu fournir à Clavé un exemplaire de Socialisme romantique et lui demande s’il peut lui en prêter un et lui envoyer l’exemplaire... D’autres projets pourraient être aussi envisagés. Il le remercie enfin de l’envoi de La Magie sexuelle qu’il se dispose à lire bientôt.
100 €
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OLIVER O. (Olivier). L.A.S. à Louis Scutenaire. 1 page in-4. Paris, le 29 juin 1982.“C’est évidemment la faute de ma lenteur, mais je regrette bien que vous ayez donné à un autre artiste votre texte, pour lequel j’avais commencé des dessins - dont je n’étais jamais satisfait. J’aurais du vous faire signe. Vous me feriez un grand plaisir en me confiant d’autres pages, car j’y tiens. Est-ce possible ? J’ai beaucoup aimé les beaux livres que vous m’avez offerts - depuis “Bâton de Jean de Milan” jusqu’aux “Inscriptions”, et aussi “Corne de Brune” d’Irine...”
50 €
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OPPENHEIM (Meret). 4 lettres autographes signées et 1 carte autographe signée à Jean Schuster. 7 pages in-4 ou in-12. Berne ou Paris (11, rue Beautreillis), 7 mars 1957 - 27 novembre 1976. 2 enveloppes conservées.Belle correspondance amicale, «amoureuse», analytique et auto-analytique.Je n'ai pas de photos, sauf les anciennes de Man Ray, mais cela m'ennuie si on les reproduit encore...Je veux bien répondre à tes questions : comme il arrive souvent quand on est amoureux, chacun a une image de «l'objet aimé» qui ne correspond que très grossièrement à la personne comme elle est vraiment. Alors, quand je n'étais plus amoureuse de toi (ce qui arrive, comme on sait ! d'abord à l'un ou à l'autre) l'image que j'avais de toi ne se couvrait plus avec la personne qui se montrait maintenant à mes yeux. (Que cette image n'était pas mal du tout tu dois le sentir puisque mes sentiments envers toi sont toujours très amicaux). En même temps je m'aperçois que toi aussi tu m'avais vu (et me vois toujours, comme il ressort de ta lettre) tout à fait autre que je ne suis. Si jamais il [y} a eu «malentendu» c'était au moment où je m'apercevais de cette situation, et, pour dire la vérité, la manière dont tu me voyais m'exaspérait un peu. Ce que tu m'écris maintenant qu' «il semblait à cette époque, que tu ne croyais pas à grand-chose, sinon à la vie qui serait un peu comme une locomotive qui avale les paysages... etc.» est une vue purement subjective, qui ne touche aucun point de la situation «psychique» dans laquelle je me trouvait à cette époque (...) Ce qui est vrai c'est que j'étais dans les années 50-54 dans une espèce de «mue» et pour ça pas très «transparente» pour une autre personne. (...) J'espère que tu arriveras à me voir avec «de nouveaux yeux», car c'est pour cela que nos rapports sont un peu «figés». J'espère que ta folie n'est pas grave ! Quels sont les symptômes ? Non, sérieusement, qu'est-ce qui se passe ?Au sujet d'un tableau que Meret aurait aimé récupérer afin de le détruire...Je t'écris aujourd'hui juste pour te dire, dans le contexte de toutes les choses que j'ai fait, qui m'entourent en ce moment sous forme de photos (car je travaille toujours encore à ce très emmerdant catalogue raisonné, pour le livre qui ne paraîtra que l'année prochaine, tous les jours avec secrétaire, 6 heures!) je dois dire que le tableau que tu possèdes est aussi d'un certain intérêt : c'est une bonne illustration de mon état - la dépression la plus noire - (Le titre n'est pas mal!*) Mais enfin - à partir de 1954-55 ça allait de nouveau bien, j'ai trouvé le «joint» avec mon état «d'avant» si je peux dire. Ce temps noir avait duré de longues années - Enfin -. Et comment vas-tu ? *Le tableau dont il est question est une gouache datée de 1953, titrée : Sterben in der Nacht, que l'on peut traduire par Mourir dans la nuit. Voir : Curiger, Meret Oppenheim catalogue raisonné C38a. Jean Schuster, Paris.
2000 €
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ORLIAC (Antoine d’). Lettre autographe signée à André Rolland de Renéville. 3 pages in-8, Le Vieux Château-Jouques, 10 mars 1947. Longue lettre au sujet de son article pour la revue Les Cahiers d'Hermès Péladan et le symbolisme ésotérique. Il vient de renvoyer les épreuves corrigées. Il est heureux de l'accueil cordial que lui a fait Rolland de Renéville et ses remarques judicieuses. Il a donc supprimé " les quelques mots pouvant entraîner des heurts " mais souhaite garder la citation d'Apollinaire. " Le cas Apollinaire m'a toujours un peu tourmenté : sa légende dépasse à mon avis sa réelle valeur - vous connaissez désormais ma pensée à son égard… " Il s'en expliquera un jour. Il parle de son 3ème tome de La Cathédrale symboliste "Trésor du Symboliste" complété par son Péladan mystique. Il a reçu son contrat pour Mallarmé tel qu'en lui-même, mais les épreuves tardent… " Il semble que les écrivains et poètes d'avant-guerre doivent appartenir à un monde mort, cependant beaucoup d'entre eux et je suis de ceux-là ont travaillé. Nous permettra-t-on de nous exprimer ? "
60 €
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PATOCCHI (Pericle). C.A.S. à Yanette Delétang-Tardif. 1 carte postale de Lugano (Suisse), 12 janvier 1957.“Chère amie, veuillez s.v.p. prendre une lame Gilette et transformer l’y en un ï dans la naïade du petit poème que je vous ai envoyé avant de quitter Paris. Il est vrai qu’il s’agit là d’une odelette bien modeste et bien indigne de la gente personne à qui elle est adressée, mais ce n’est pas une raison pour qu’on n’y respecte pas l’orthographe des naïades qui dans leur innocence ne méritent pas une pareille injure.”
50 €
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PAULHAN (Jean). 4 L.A.S. à Marcel LECOMTE. 4 pages in-8 à l’encre noire. Paris, s.d. (1947-1950) à en-tête de la N.R.F. “eh bien, voilà une bonne nouvelle! Je suis content que vous franchissiez le pas, et bien sûr comptez sur moi... Avez-vous reçu Sens Plastique (de l’Ile Maurice). Je vais tâcher de vous trouver un exemplaire. C’est essentiel”.“... envoyez-moi d’urgence la chronique (s’il faut vous modifierez sur épreuves). La chambre de Joe B. demeurera telle exactement que vous l’avez connue, que je l’ai connue”.“J’attends bien impatiemment votre Joe Bousquet. Quand repasserez-vous par Paris ?Il me semble que votre note sur les Tarots est tout à fait juste.”
500 €
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PAULHAN (Jean). Lettre autographe signée [à Gaston de Bar]. 2 p. in-8, 20 septembre (1923).En vacances prolongées (suite à des problèmes de santé) à La Roque, dans le Gard.“Non, il y a longtemps que je vous avais dit préférer de Courteline le mariage d’Alceste au Train et aux petites pièces. C’était tout à fait absurde.” Il remercie son correspondant pour une semaine supplémentaire de congés. “J’ai pu me remettre au travail, et avancer sérieusement ma sémantique (je voudrais bien qu’elle ne vous ennuie pas, si vous consentez à la lire). Enfin j’ai beaucoup rodé dans les champs, j’ai mangé du raisin, de l’ail et de l’huile, et vu à Nîmes une course de taureaux “intégrale”, dit-on. Si intégrale qu’elle s’est terminée par une manifestation générale contre un taureau, mort trop tôt : l’on a jeté les chaises sur la piste, et brûlé quelques barrières. Enfin, une vraie course. J’ai découvert un très beau livre de Max Jacob : Filibuth, qui vous plaira”...
450 €
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PAULHAN (Jean). 4 lettres autographes signées à Pierre David. 5 pages in-8, Paris le plus souvent, sans dates, [1947] à en-tête de la N.R.F, 1 env. cons. Intéressante correspondance autour de publications dans la revue La Licorne, notament autour de Bertrand Groethuysen..." J’aurais bien voulu revoir les épreuves de mon Groeth. avant de partir en vacances, s’il est possible. Ah, et vous seriez gentil d’y joindre l’article de Groeth. (...) Les poèmes de Marie-Laure sont délicieux. Merci”“Je te rends le manuscrit avec quelques corrections. (Tu avais averti Alix [Guillain, le correcteur] que tu me le montrais, n’est-ce-pas?) Cela me semble de l’excellent Groeth (avec quelques longueurs). Le Rousseau était-il vraiment mauvais ? Il devait être en tout cas mieux écrit. Nous avons fait un voyage de trois jours (à cause des petits accidents) assez dur et qui a laissé une grande fatigue à Germaine. Mais nous sommes arrviés dans un pays de montagnes et d’orages qui ressemble beaucoup plus à l’Auvergne (quoi qu’en disent les habitants) qu’au Languedoc”.“Il faudrait décidemment trois mois (j’ai l’esprit assez lent) pour écrire sur Ch. M. quelque chose d’acceptable. Mais puisque j’ai posé nettement la question Maurras, pourquoi (si vous tenez à ce que je figure dans l’ “Hommage”) ne pas citer simplement ce que je dis dans Paille et Grain (sic) (que vous avez dû recevoir) pages 112-113 ? (en supprimant quelques qui et que, cela donnerait : “Ch. M., bon écrivain et sans doute grand écrivain, n’a cessé de dénoncer les projets guerriers de notre ennemi (vers le même temps où ses juges d’à présent invitaient la France à désarmer). Il proposait dès dix-huit le régime - que ces juges décident seulement d’appliquer à l’Allemagne. Tant de clairvoyance valait-elle la mort, la prison perpétuelle ? Je ne le pense pas.” (...) “Votre fils m’a tenu sur H.M. (Henri Michaux ?) des propos très fins”.
800 €
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PAULHAN (Jean). Lettre autographe signée [à Louis de Gonzague-Frick]. 2 pages recto in-8, datée le 3 janvier [1918]. (...) “Je n’étais pas à Paris mardi, et n’ai trouvé que ce matin le mot d’Hermant. Sans quoi j’eusse bondi à la Closerie.Il me tarde de vous voir. Notre Minerve-Aurel m’invite à ses jeudis et me demande si j’ai un ami qui consente à parler du Guerrier appliqué. Que dois-je lui répondre ? J’ai apprécié votre réponse mesurée et juste à la Vie [Suite à une note non signée [M.-A. Leblond], intitulée « JeanPaulhan »]. Quand vous lirai-je dans les Solstices ?”
300 €
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PAULHAN (Jean). Lettre autographe signée à Louis de Gonzague-Frick. 1 page, format 26 x 21 cm, à l’encre violette, datée 28 mars 1954, env. conservée. Un accident aux yeux l’a envoyé dans le Midi, avec défense de lire et d’écrire. Il lui a adressé M. Eustin qui prépare une thèse. “Avez-vous vu l’exposition Dubuffet ? [Peintures, dessins et divers travaux exécutés de 1942 à 1954. Cercle Volney 17 mars-17 avril 1954] Il le faut. Voilà qui donne confiance. Je ne suis pas si bien guéri qu’il ne m’arrive encore de n’y rien voir du tout de cinq minutes. Voilà qui est vexant. Mon cher prince, “oetophore” me semble gagner à cette légère extension du sens (que vous dirigez dune main si délicate) un poids et, si je peux dire, une moelle, infiniment heureux. Merci donc de cette pulsation”.
300 €
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PERRET (Jacques). L.A.S. à “monsieur Hédiard”. 1 p. in-4 sur papier rose, s.d. D’une écriture un brin désordonnée... “je pose le flacon pour prendre la plume. Je me sens mieux. Avec ce marché-là je vais peut-être attaquer gentiment la préface. La grandeur dans la soupe la soupe dans le képi et la servitude au bout de mes bottes. Merci de tout coeur...
100 €
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PERROS (Georges). L.A.S. à Robert Morel. 1 p. in-8. Douarnenez, s.d. [début 1976]. Concerne, notamment, un texte pour l’exposition « Maitres potiers contemporains » consacrée à Jeanne et Norbert Pierlot au Château de Ratilly. Ces derniers se sont installés en 1951 à Ratilly et y ont créé un atelier de poterie, un lieu de stages et un centre d’animation culturelle qui deviendra, à partir des années 1960 et 1970, l’un des tout premiers Centres d’Art contemporain privés. À noter que Norbert a été comédien avant d’être potier et qu’il a sans doute fréquenté Georges Perros à une époque où celui-ci l’était aussi. La collection Célébration fit beaucoup pour la renommée de l’éditeur Robert Morel avec une soixantaine de titres publiés. Jean Grenier publia celui du Miroir, Morel celui du Silence. Et il y eut bien un Célébration de la pipe. “Merci de votre lettre. Je suis heureux de ce rapprochement sous le signe norbertien ! Mais Jean Grenier, déjà, m’avait chaleureusement parlé de vous. Je ne sais pas encore très bien comme je vais m’y prendre à propos de Ratilly, que je ne connais pour ainsi dire pas, n’y ayant passé que quelques heures il y a près de dix ans. Peut-être irai-je à Pâques, mais ce sera juste, très juste, pour le texte, que j ’écrirai sans doute sous forme de lettre. Quant à le Célébration, ce sera comme vous voudrez. J ’ai aussi pensé à la pipe, mais peut-être est-ce déjà fait ?”
250 €
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PILLET (Alain-Pierre). Lettre autographe signée à Sarane Alexandrian. 1 page in-4 sur papier bleu, Genève, Iles Célèbes, 8 juin 1986. Il indique à S. Alexandrian, une curieuse coïncidence à propos de Nerbois : “1964 : Horace Nerbois se rendait à Genève, au Congrès International des Rêveurs, espérant y trouver quelque éclaircissement sur (sa) destinée (Danger de vie).1986 : se tient à Genève le Congrès International de l’Energie Nucléaire, où le site de Nerbois est évoqué pour la construction d’une usine (Danger de mort).”
80 €
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PONGE (Francis). Lettre autographe signée à Emilie Noulet. 2 p., Paris, 12 décembre 1952. Très belle et importante lettre. "Comme je regrette, chère Madame et amie*, cette " phénoménologie des associations d'idées " que je ne sais quel rédacteur de Combat a stupidement laissé tomber sur le " marbre " ! C'était si bien trouvé, si original ! je m'en console difficilement. Beaucoup plus malaisément encore que de cette " méthode " absurdement métamorphosée en " mélodie " … (l'un des seuls mots que le proche contexte interdisait expressément !) Pourtant c'est un grand plaisir, malgré tout, que m'a fait la relecture de votre bel article dans ce journal. Et ces petites blessures me rendent plus précieuse encore la copie dactylographiée que vous avez eu la bonté de m'adresser par Anne Heurgon. J'admire la précision de vos formulations dont je vous sais gré, croyez-le, tout autant que de l'indulgence que vous voulez bien me témoigner. Et, certes, ce que vous écrivez in fine, avec tant de bienveillance, sur la vertu musicale de mes " reprises ", au lieu d'insister - comme à bon droit vous auriez pu le faire - sur le caractère fastidieux de mes variations (ou variantes), témoigne surabondamment de votre bonté à mon égard. Oui, vous avez raison, les variantes versifiées, dans ce livre, ne se justifient pas autrement que comme des exercices supplémentaires (de rhétorique) et n'atteignent nulle part à la qualité poétique proprement dite : celle du chant. Je me souviens de la prédilection que vous avouiez (dans une autre étude, dont plusieurs amis, je pense, ont pu vous dire de ma part l'émotion qu'elle m'avait donnée…) pour l'un des rares écrits (il s'agit de la Cruche) où peut-être une sorte d'incantation fut atteinte… Et certes - un tel argument, (je n'ai pas manqué de me l'opposer à moi-même -) peut-être refusé-je la mélodie ou l'envol, comme le renard de la fable les raisins… parce qu'ils sont trop verts ! Lisant Calder ou Éluard, Ungaretti ou Pasternak, je ne puis faire autrement que reconnaître mon infirmité… et peut-être enfin mieux me connaître. Mais voilà qui est fait depuis longtemps ! Vraiment vous le savez, s'il ne tenait qu'à moi, l'on ne me rencontrerait guère parmi les anthologies poétiques : je ne voudrais occuper qu'une petite place parmi les maniaques de l'expression, dans un coin du laboratoire verbal… enfin parmi les " préparateurs " en prose de l'alchimie du verbe… *Émilie Noulet (1892-1978) fut une romaniste, une historienne de la littérature et une critique littéraire belge. Elle fut une amie et une spécialiste de Paul Valéry, qu'elle avait rencontré en 1920, et de Mallarmé. Elle sera nommée professeur titulaire à l'Université Libre de Bruxelles à partir de 1953. C'est elle qui dirigea le mémoire de licence de Raoul Vaneigem sur Lautréamont. Voir : http://www.psychasoc.com/ Textes/Le-Comte-le-Vampire-et-la-Dame-Vaneigem-et-Ducasse-aux-bons-soinsd-Emilie-Noulet
1000 €
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PONGE (Francis). L.A.S. à Pierre-Louis Flouquet. 1 page in-4 à l’encre bleue, Les Fleurys, le 27 août 1954. “Diverses obligations, à mon vif regret, m’interdisent le voyage du Zoute, mais je vous suis bien reconnaissant de votre insistante et généreuse invite, Monsieur, et j’attendrai très impatiemment le compte-rendu des séances consacrées à la Poésie et au Langage, - assuré d’en apprendre beaucoup - et au moins un peu - de ce qu’il m’importerait tant de savoir...”
250 €
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PONGE (Francis). L.A.S. à Robert Carlier. 2 pleines pages in-4, " Le Mas des Vergers " Le Bar-sur-Loups, 10 juillet 1967. Concernant le volume Ponge à paraître dans la collection "La Bibliothèque idéale". Il se dit content de savoir Carlier rétabli... " je n'ajouterai aucune admonestation (du genre : que cela vous serve de leçons, soyez plus prudent à l'avenir) et vous offrirai à l'occasion autant de cigarettes et de verres de scotch que vous voudrez bien en accepter : je souhaite que cela soit bientôt. A la vérité, je n'ai pas du tout été choqué par cette sauce à la crevette de la couverture que vous m'envoyez. Ce n'est pas moi (Thibaudeau peut-être ?) qui avais préconisé quelle couleur que ce soit (…) et, pour être sincère, je n'attache aucune importance à cela. Ce que Gaston, Claude et vous même pourrez finalement décider aura ma bénédiction " (…) La mise en page lui a paru bonne et il souhaite que tout aille assez vite " pour que ce livre puisse sortir en même temps que mon Nouveau recueil dont j'ai donné bon à tirer voici quelques semaines. Mais il ne faudrait pas que cela retarde au delà d'octobre la mise en vente de ce dernier (cela j'y tiens expressément). Je mets au point en ce moment le texte de mes entretiens radio avec Philippe Sollers dont la parution pourrait être pour le début de l'année prochaine… "
750 €
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PONGE (Francis). Photographie de Francis Ponge. Photographie originale, tirage d’époque, 23,8 x 18 cm, vers 1975. Francis Ponge de trois quart assis à une table.
250 €
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PONS (Maurice). L.A.S. à Maurice Noël. 4 p. in-4, [Beyrouth], 6 mai 1952, à en-tête de l'American University of Beirut. Belle et très longue lettre, au sujet, entre autre, de Métrobate et de la Mort d'Eros. " Mais oui, cher monsieur, vous m'honorez grandement, et vous me faites une grande joie en publiant si somptueusement ma petite nouvelle - et le peu de ressentiment que j'avoue vous avoir gardé pour votre long, long silence fait place à une très profonde reconnaissance… " Suit un long paragraphe sur le " beau pays libanais "… " …Le long des routes que parcourent le soir nos luxueuses voitures, les petits enfants nous offrent des fleurs, des poissons et des oiseaux : n'est-ce pas une image du paradis ? "" Mais en paradis, qu'ai-je à y faire ? ", demandait Aucassin, dans cette pièce si souvent jouée avec les théophiliens, et qu'ici, à Beyrouth, j'expliquais à mes cours"(…)"J'ai presque achevé " La Mort d'Eros " qui m'entraînait entre Paris et Genève, avec des comédiens en voyage, interpréter Shakespeare (Eros est un soldat d'Antoine, dans Antoine et Cléopâtre). Le livre entier baigne dans la lumière des théâtres. Puissent les bains de mer me laisser le temps de le mener à bien !! J'ai grande hâte que vous le lisiez - car je me souviens bien que d'avance, il vous appartient, à vous avant tout autre… Je n'oublierais jamais la façon dont vous vous m'avez lu un après midi certaine page de Métrobate. J'en avais été terriblement ému, et il m'a semblé comprendre, ce jour là, comment il fallait écrire la langue française, pour qu'elle touche, et pour qu'elle marque. A chaque page de ce nouveau livre, je me suis rappelé cela, et j'y ai veillé. J'espère que mon manuscrit sera à Paris en fin juin, début juillet. Quant à moi, je pense flâner un peu à travers le petit bassin méditerranéen (…). Georges Schéhadé de retour en France, sera chargé de transmettre ses remerciements et sa reconnaissance. Le Figaro Littéraire soutiendrait-il éventuellement Métrobate pour le prix des Critiques ? Tout le monde n'est pas Julien Gracq !…" Et il l’obtint, en 1955, avec le recueil de récits, Virginales, pour le prix de la Nouvelle...
250 €
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POREL (Jacques). 3 L.A.S. à Pierre André-May. P., 3 et 24 mai (1923), 3 p. in-8 et in-4. Fils de l'actrice Réjane, ami de Marcel Proust, Jacques Porel fit la connaissance d'André-May au Boeuf sur le Toit. Correspondance concernant une de ses contributions à la revue Intentions, le compte-rendu de Filibuth ou La Montre en or de Max Jacob...
100 €
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POULAILLE (Henri). 2 L.A.S. à Robert Carlier. 2 pages in-4 et in-8, Paris, 18 août 1952 - 4 juin 1956, à en-tête des éditions Bernard Grasset. Assez longue lettre pleine de sollicitude après que Carlier ait quitté le C.F.L. On lui a déclaré que “vous ne faisiez plus partie de la maison”, j’ai eu un petit frisson dans le dos - Quel coup de Jarnac aura-t’il été victime ?...” Il a eu une conversation avec J.P. Lhopital... “J’ai du lui paraître très ému, ça m’avait un coup, et j’ai un peu profité de cela pour lui dire certaines choses, et pour qu’il comprenne que le Club était l’oeuvre de Carlier...” Dans la lettre de 1956 il annonce qu’il quitte Grasset “fin de mois, je pourrais travailler...”
50 €
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POULAILLE (Henry). L.A.S. à Frédéric Lefèvre. 1 page in-4, jeudi 14 août 1930.Viendrez-vous ? Quand ? PEISSON et moi avons des gens à voir et ce serait embêtant que vous nous ratiez (…) Nous devons partir à Toulon. De préférence passez donc chez GIONO si vous partez avant le 23. Merci de vos articles. Peisson aussi vous remercie…
50 €
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PREVOST (Jean). Une sortie d’Hermidas Bénard. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ. 20 p. in-8 à l’encre bleue. Daté 8-10 octobre 1932. C’est le manuscrit complet de cette nouvelle publiée dans la Nouvelle Revue Française no 230 du 1er novembre 1932, reprise en volume dans le recueil Lucie-Paulette (N.R.F., 1935, dans la collection dirigée par Paul Morand La Renaissance de la Nouvelle) puis, plus récemment, dans Du coté de Goderville (nouvelles), Éditions des Falaizes, en 2001. Le manuscrit comporte des corrections et des ajouts ainsi qu’une note manuscrite inédite de Prévost qui apporte un éclairage sur la composition de ce beau récit et que nous reproduisons in-extenso : “Sortie d’H. Bénard. Sujet trouvé presque abstraitement — une sortie de bateau de sauvetage, puis rendu concret par des souvenirs de Fécamp. Travail d’invention en promenade et au lit, le vendredi 7 octobre, fort vif. Plus froid le samedi. Je jette quelques repères ou répliques sur une feuille volante, puis je me mets au texte. Gêné de tant de phrases nécessaires au début, et sans beauté, le courage me revient. Travail sans facilité dimanche, plus riche et plus facile lundi. Optimisme (chose rare) en relisant et corrigeant”.
1800 €
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Pontalis (Jean-François et Jean-Bertrand). 12 L.A.S. à Marc Barbezat. PONTALIS (Jean-François et Jean-Bertrand). 12 L.A.S. à Marc Barbezat. 26 p. d’une fine écriture format in-8. Neuilly sur Seine (le plus souvent), octobre 1942 — 5 mars 1949, enveloppes cons. « L ’ancien enfant prodige, qu’a-t-il fait de ses dons? Quel parti a-t-il tiré de ses lectures, de sa proximité avec des écrivains et des poètes — Cocteau, Genet, Olivier Larronde, Violette Leduc, Louise de Vilmorin, bien d’autres —, de ses rêveries prolongées que, pendant tout un temps, suscitaient les fumées de l’opium ? Qu’est devenu son « journal » où, j ’imagine, il n’épargnait personne, ni ses amis ni lui-même, lui qui s’était exclamé à mon adresse : “Publier de son vivant, c’est d’un vulgaire ! Posthume, mon bon Jean-Bertrand, posthume !” De lui, à part quelques pages inachevées, il ne reste rien. Même le “posthume”, il l’a refusé ». Une rare et très intéressante correspondance par le frère «maudit» du célèbre psychanalyste. Jean-Bertrand Pontalis fut l’élève de Jean-Paul Sartre, il collabora à la revue Les Temps modernes et fut en analyse avec Jacques Lacan. Il deviendra une sommité du monde psychanalytique à partir des années soixante. Il est co-auteur du célèbre Vocabulaire de la psychanalyse que l’on désigne toujours comme le Laplanche et Pontalis. Écrivain et éditeur, on lui doit d’avoir créé les collections L ’un et l’autre, chez Gallimard, après Connaissance de l’inconscient. Au terme d’une existence bien remplie, Jean-Bertrand, Jibé, publiera un troublant récit autobiographique intitulé Frère du précédent (Gallimard, 2006, Prix Médicis essai) qu’il consacre aux rapports avec son ainé, Jean-François. Il brosse par petites touches l’histoire d’une complicité devenue jalousie puis haine farouche… « Même s’il est mort depuis quelques années, je n’arrive toujours pas à savoir s’il me détestait ou s’il m’aimait. Mais, ne serait-ce que par pudeur, je ne voulais pas m’en tenir à une simple description de cette relation. J ’ai donc choisi de m’intéresser, par le moyen d’une série de jeux de miroirs, à d’autres couples de frères, réels ou de fiction : Marcel et Robert Proust, Vincent et Théo Van Gogh, les frères Champollion. Ou encore les Goncourt : à la mort du cadet, Jules, on surnomma le survivant la veuve — le mot couple prend là toute sa force ». Dans ces lettres il est question de différents projets de publications que Jean-François Lefèvre-Pontalis destine à L ’Arbalète, la revue dirigée par Marc Barbezat, en premier lieu d’un cahier consacré à Raymond Radiguet avec textes, documents inédits, études et hommages. Ses lettres, assez vibrionnantes, témoignent d’une belle maîtrise du langage ainsi que d’une solide connaissance du monde des écrivains et de l’édition. Rappelons qu’à cette époque on attend que Jean-François Lefèvre-Pontalis prenne une place de premier choix parmi les écrivains de la nouvelle génération. On parle de lui, ni plus ni moins, comme d’un nouveau Marcel Proust. Il est souvent question de Max Jacob, de Jean Cocteau ou de Jean Hugo avec lesquels il est en intimité. Deux lettres concernent le numéro spécial de l’Arbalète sur les romanciers américains, Eugene O’Neil, Erskine Caldwel ou Djuna Barnes. Il est aussi question de Jean Genet, Georges Auric, Christian Bérard, Olivier Larronde ou Michel Cournot (“un jeune grand ami à moi, il tient ses travaux très secrets, mais il écrit on ne peut mieux, j ’espère lui soutirer un jour une petite pièce, et vous la faire parvenir…”). Son frère cadet, Jean-Bertrand, est le plus souvent associé à ses projets. Jean-François évoque même “un numéro de notre façon ; The Waste-paperbasket « La Corbeille à papier », un recueil de poèmes et de proses à quatre mains, “que nous voulions présenter chez vous, et signer les frères Pontalis…” Suivent ces lignes : “Nous avons compris que notre imagination verbale n’est pas l’Imagination, Reine du vrai. Nous vous donnerons peut-être quelque chose d’autre un jour ; en attendant vous aurez mon travail de commis sur Radiguet. (…) Mon frère vous a envoyé un début d’un roman de jeunesse (Les Dimanches Illustrés) sur le conseil de Sartre. Je vous recommande mon frère. En rêve l’autre nuit on m’a dit que : non content d’avoir du talent il voulait avoir du génie. Et c’est ça même”. (…) “J ’espère que vous le rencontrerez en venant à Paris. Il habite St. Germain des Prés, et vous pourriez prendre rendez-vous. Il ne me ressemble pas du tout, heureusement pour lui”. À partir de la fin 1944 les rapports commencent à se désagréger entre J.-F. L.-P. et Marc Barbezat. C’est tout naturellement que Jean-Bertrand va prendre la relève. Ce sont les dernières lettres de cette précieuse correspondance.
1500 €
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RABINIAUX (Roger). Impossible d'être abject. P., Buchet/Chastel, 1958, in-12, br., 209 p. Edition originale. Pas de grands papiers. Envoi a.s. à Gilbert et Geneviève Lafragette, ce livre noir...” L.S. jointe aux mêmes. Thiers, 16 avril 1959, 1 p. in-4 à en-tête “Le Sous-Prèfet”. Belle lettre amicale de laquelle nous détachons ce paragraphe: “Impossible d’ëtre abject” n’a été qu’un succès très moyen de critique et un succès très moyen de vente, mais j’ai eu des témoignages d’intérêt, voire d’admiration qui m’ont tout de même fait très plaisir et qui prouvent que ce livre comme je le pense, et comme tu as la gentillesse de le penser est mon meilleur livre”.Dos insolé.
80 €
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RAY (Jean). Entre deux pages d’Heptaméron. Poème inédit tapuscrit. Poème inédit en vers d’une page, format 27,3 x 21,5 cm, 24 lignes. “On nous dit que les peines sont/ Passagères , et qu’elles font/ Comme rides à la surface/ De l’eau qui vient, murmure, passe.../ Il ne fallut que quelques mots,/ Venus de par delà de l’eau/ Pour changer en gaîté, ton ire/ Rendre à tes lèvres leur sourire... etc.
50 €
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RAY (Jean). “Tout ce qu’on imagine est réel : il n’y a même que cela qui soit réel”. Tapuscrit. 3 pages 28 x 19 cm, datée au crayon de papier “Sept 51”, signé “Jean Ray Gent” au stylo bille au verso de la dernière page. “Si un vieux moine venait me dire : j’ai vu le diable; il a une queue et des cornes. Je lui répondrais : mon père, en admettant que par hasard, le diable n’existât pas, vous l’avez créé ; maintenant à coup sûr il existe. Gardez-vous en ! (...) Il faudrait en revenir aux belles légendes, à la poésie des poètes et des peuples, à tout ce qui donne le frisson du beau. Mais notre société est pleine de pharmaciens qui craignent l’imagination. Et ils ont bien tort”. Etc.
500 €
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REVERZY (Jean). L.S. à Jacques Brenner. 1 p. in-4, Lyon, 11 novembre 1954, à en-tête de son cabinet. Belle lettre au sujet du premier roman de Reverzy Le Passage (Julliard), qui obtient le prix Renaudot 1954 lui assurant brutalement plus de 100 000 lecteurs, la célébrité, une vie publique… “Excusez-moi d’avoir tardé à vous remercier pour l’article que vous avez consacré à mon roman. C’est hier seulement que j ’ai connu cet article chez notre éditeur où j ’étais allé connaitre « ma presse ». Le bien que vous dites de mon livre me touche et m’encourage. Ce n’est pas sans inquiétude que j ’ai pu envisager le jugement que porteraient sur mon ouvrage les gens de ma génération ; et, m’étant mis à écrire tardivement, j ’ai pu craindre que ma pensée et les réactions de ma sensibilité en face de la vie fussent démodées. L ’accueil d’un écrivain comme vous, marqué par les évènements d’un même temps, m’ôte bien des inquiétudes. Soyez en remercié…”
200 €
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REVUE INTENTIONS. DIVERS. Revue Intentions. Environ 100 L.A.S. L.S. ou C.A.S. à Pierre ANDRÉ-MAY. 16 MANUSCRITS AUTOGRAPHES SIGNÉS, poèmes, proses ou articles. Soit un ensemble de près de 200 pages. Toutes les correspondances concernent la revue Intentions, les manuscrits ont, le plus souvent, été publiés dans la revue. André Desson (4), J.J. van Dooren (4 + 1 mss), Lucia van Dooren (5), Georges Duvau (6 + 1 mss), Jean Fayard (2 + 1 mss), Paul Fierens (4 + 1 mss), Arthur Fontaine (1), Georges Gabory (1), François Gachot (3), Henri Ghéon (1, sur Gide), Ismail Girard (1), Émile Henriot (1, sur Fargue), Philippe Hériat (1), Henri Hertz (1), Robert Honnert (6 + 4 mss), Jean Hytier (8), Bertrand de Jouvenel (2 mss), René Kerdyk (1), P.G. La Chesnais (2), Paul Leclère (3), O. Mannoni (5 + 1 mss), Maurice Martin du Gard (3), Emile Moreau (2), Pierre Morhange (1), François Norçay (1 mss), Comte J. de Pesquidoux (1), Philippe Poidatz (10), Mario Puccini (2), Marcel Raval (2, sur Fargue), Jacques Rivière (1, sur Larbaud), Pierre-Jean Robert (2 + 1 mss), Gilbert Robin (4), Maurice Roya (1), André Salmon (1), André Schuck (1 mss), J. et J. Tharaud (1), Albert Thibaudet (1), Pierre Tisserand (1), Mme A. Toupine (3), Fernand Vanderem (1, sur Larbaud), André Vigneau (1 + 1 mss), Edward Woroniecki (3), Michel Yell (3 + 1 mss), Italo Zaratin (2).
1500 €
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RICHAUD (André de). 6 L.A.S. à Jean Puyaubert. 18 p. in-8 ou in-4, pas de dates [1933]. On y joint une lettre signée de son ami Michel PICCOLI au Docteur Jean Puyaubert datée du 7 avril 1959, 2 p. in-4. Le docteur Jean Puyaubert apportera amitié et aide financière à André de Richaud — ainsi qu’il le fera pour Artaud et Roger Gilbert-Lecomte. Comme Artaud (dont il a, par ailleurs, été proche), Richaud a été suivi par le Docteur Allendy — qu’il évoque ici — et plus tard par Gaston Ferdière. André de Richaud vit à cette époque à Paris. Il a publié deux ans plus tôt son roman La Douleur qui l’a rendu célèbre puis deux de ses pièces ont été montées par Dullin au Théâtre de l’Atelier. Il est question à plusieurs reprises dans ces lettres de l’état soldatesque de Richaud qui fait en 1933 son service militaire et c’est à l’école du même nom qu’il a été affecté. Vagabond célèbre de Saint-Germain, Richaud a mené une vie dissolue dont ses lettres portent trace : J ’étais dans un état de nervosité effrayante même pas attribuable à l’alcool puisque je bois beaucoup moins. Mais insomnies… crises de noir… Au début des années 30, il est très lié avec Roger Vitrac (cette sorte de grand salaud va encore se taper un voyage en Grèce) et à la petite société gravitant autour des Deux Magots d’où il donne volontiers des nouvelles à Jean Puyaubert : Ribemont est toujours gentil comme tout. Daumal est soldat a Paris, etc. Rencontre Artaud avec son air « le plus Baudelaire du pauvre », m’a demandé ou je comptais donner ma prochaine pièce, je lui ai répondu avec mon air le plus insolent que j ’hésitais entre Le Palais Royal et les Mathurins et que j ’attendais la réponse de Spinelly* qui avait la pièce en main !… À son correspondant, il fait également part de ses projets personnels avec Dullin ou avec Frédérique Delanglade en compagnie duquel il envisage un voyage dans les Hurdes : Lu l’article de Roger dans l’Intran : un peu « érudit » !… Je pense que mon reportage en Espagne va gazer pour octobre. Si tu avais des renseignements particuliers sur ces peuplades sauvages qui sont au nord de Salamanque et que les Allégret avaient essayé en vain de filmer. C’est là que je dois aller avec Fred qui fera des dessins et des photos. Tu serais très chic de me les envoyer ou des titres de livres qui parlent de ces zigues. Dullin est très content de ce que je lui ai montré du Bel Esprit. Malheureusement, l’existence de l’Atelier est sérieusement menacée. On a coupé le téléphone, la lumière, etc. Le pauvre homme est absolument effondré. As-tu lu cette vieille nouvelle (ils devaient l’avoir depuis 4 ou 5 ans) parue dans la Revue Hebdomadaire.** Cela n’a d’intérêt que placé à son époque (par rapport à Giono, je veux dire qui débutait lui aussi et surtout par les thèmes repris 5 ans après dans La Fontaine des Lunatiques. Le Grix m’a, à cette occasion donné mes 500 francs, il va me payer vite la nouvelle. Je compte pour rien les yeux de crocodile concupiscent qui valaient bien plus !… Je pense que malgré le silence de la presse, tu as su le suicide de Raymond Roussel à Palerme. Dans son testament il a laissé 250 000 balles pour une statue de lui de 3 mètres de haut au Père Lachaise. L ’« écriture coruscante » de Richaud, comme la qualifie Pierre Seghers dans son Anthologie des poètes maudits, jaillit à pleins traits dans cette correspondance. Jusqu’à la fin de son existence, Richaud a été soutenu notamment par Michel Piccoli, qui essaie de récolter des fonds auprès de ses derniers amis : Buñuel, Kahnweiler, Queneau, Pagnol, Camus, Prévert, Audiberti, Vian, Leiris… Cette belle correspondance donne aussi un passionnant témoignage sur le milieu littéraire et théâtral des années trente. *Andrée Spinelly, célèbre comédienne de l’époque. ** no 27, juillet 1933, Le Mal de la Terre.
1500 €
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ROLLAND DE RENEVILLE (André). 2 L.A.S. à Robert Carlier. 2 pages 1/2 in-4, Paris, 2 et 22 mars 1948. Concernent des préfaces pour les éditions au C.F.L. à Là-Bas de J.-K. Huysmans et de l’ Histoire merveilleuse de Peter Schelemihl, l’homme qui a perdu son ombre. “C’est entendu, je vais écrire la préface que vous désirez au “Pierre Schlemihl” de Chamisso, que j’aime beaucoup. Je vais m’efforcer de vous la donner assez vite...”On joint une lettre dactylographiée du C.F.L. adressée à Renéville.
80 €
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ROLLINAT (Maurice). L.A.S. à Gustave Geffroy. 3 pages bien pleines, 17,8 × 11,4, datée 22 juillet 1888, env. conservée. Belle lettre. Préparatifs pour une soirée musicale à la maison de La Pouge. Il est assez longuement question dans la première partie de la lettre de démarches pour obtenir au fils Baronnet un poste récemment vacant au lycée de Guéret, poste grâce auquel il renoncerait à toute idée d'aller à Paris. Avec la place d'instituteur, il aurait ainsi 2000 francs d'appointements, ce qui lui vaudrait mieux que 3000 francs à Paris, et tranquilliserait beaucoup la famille fort inquiète de le voir aller si loin (…) Je m'en rapporte donc absolument à vous pour l'heureuse réussite de cette affaire. …nous avons trouvé une combinaison pour vous coucher tous à la Pouge (c'est le vrai nom du Palais de la Pauvreté !!) vous coucherez MULLEM et vous dans la petite chambre à côté de la nôtre, transformée en chambre à 2 lits et Messieurs BONNETAIN et JOURDAIN dans la chambre que vous occupiez la dernière fois : à moins cependant que la chose ne soit pas du goût de ces messieurs, préférant peut être le seul à seul, vous voudriez alors me le dire tout franchement. Dites à Mullem qu'il se munisse de quelques cordes (Medium) de piano et à nous deux nous pourrons peut-être remplacer celles qui manquent et accorder l'instrument avec la Clef que je possède. Dans un post-scriptum il rappelle à Geffroy de ne pas oublier d'apporter des sangles et le papier de copies que vous m'aviez offert…
500 €
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ROMAINS (Jules). 4 L.A.S. à Pierre ANDRÉ-MAY + une liste autographe d'adresses. P., 5 janvier 1922 et s.d., 5 p. in-8 et in-4, dont une à en-tête de l'École du Vieux Colombier. Il donne une bonne appréciation de la revue naissante, d'autant plus que Pierre André-May place Jules Romains, avec Proust, Gide ou Valéry, parmi ses maîtres. "Le premier numéro d'Intentions vous fait honneur. Il contient d'excellents morceaux, et il est présenté avec goût. Quant à votre page d'introduction, on ne peut la lire sans un soulagement. Voilà donc des jeunes gens qui ne se croient point tenus d'être des muffles! On commençait à se demander si la guerre, entre autres choses, n'avait point détruit toute "gentillesse" au coeur des nouveaux venus. Nous autres, quand nous avions vingt ans - vers le début du siècle - nous avons certes dit et imprimé plus d'une naïveté, plus d'une sottise. Il nous est arrivé de manquer de discernement. Mais la violence de notre effort d'innovation ne nous avait pas désappris le respect. Ceux qui, devant nous, pour faire les malins, se seraient avisés de bafouer Verlaine, Verhaeren, Jammes, ou Debussy, eussent été bien reçus. Et si quelque aventurier des lettres vous dit que l'admiration contrarie l'esprit créateur, haussez les épaules..."
300 €
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ROUAULT (Georges). Carte autographe signée à un “cher docteur”. 2 pages in-8, s.d. (1937).“Je pense à vous bien qu’il me semble pas que je sois pressé, mais un bronchite en voie de guérison m’a forcé à un très lourd retard.Je le déplore je m’en excuse mais vous êtes présent à mon souvenir pictural je désire vous satisfaire autrement qu’avec des excuses - mais j’ai été forcé de remettre à janvier 1938 ce que j’avais promis pour décembre 1937...”A noter qu’un tableau de 1937 s’intitule Christ et Docteur. En 1938 eut lieu à New York au Museum of Modern Art, une exposition de son œuvre gravé.
500 €
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